VIDEO. Affaire Sophie Le Tan: Sa famille s'est constituée partie civile ce lundi, et toujours aucune trace de la jeune femme disparue

ENQUETE Malgré une forte mobilisation et l’interpellation d’un suspect de 57 ans, Sophie Le Tan, disparue le 7 septembre, n’a toujours pas été retrouvée. Sa famille se constitue partie civile…

B.P et G.V
Disparition de Sophie Le Tan. Battue citoyenne à Oberhausbergen le 25 septembre 2018.
Disparition de Sophie Le Tan. Battue citoyenne à Oberhausbergen le 25 septembre 2018. — G. Varela / 20 Minutes

La famille de Sophie Le Tan s’est constituée partie civile ce lundi. Son avocat, maître Gérard Welzer, le confirme à 20 Minutes : « La famille de Sophie Le Tan est très meurtrie et souhaite être associée aux recherches et que la vérité soit prouvée, précise-t-il. Ses membres souhaitent être informés des avancées de l’enquête. » Alors que le principal suspect, Jean-Marc Reiser, un homme de 57 ans, sera entendu pour la deuxième fois par la juge d’instruction ce vendredi, 20 Minutes fait le point.

Une disparition puis une interpellation, une semaine après

Voici plus de trois semaines que Sophie Le Tan, étudiante de 20 ans, a disparu. Les faits remontent au 7 septembre dernier, jour de son anniversaire. La jeune femme se rendait en début de matinée à Schiltigheim, près de Strasbourg, pour visiter un appartement. On ne l’a plus revue depuis. Une semaine plus tard, le principal suspect, un homme de 57 ans, Jean-Marc Reiser, était interpellé après des recoupements téléphoniques. Il dispose de lourds antécédents judiciaires, ayant été notamment condamné par le passé à quinze ans de prison pour deux faits de viols. Il a également été acquitté dans une affaire de disparition jamais élucidée à Hautepierre. Lors d’une perquisition chez lui le 15 septembre, des traces de sang ont été retrouvées par les enquêteurs malgré un nettoyage récent. L’ADN de Sophie Le Tan y a été décelé. Jean-Marc Reiser a été mis en examen le 17 septembre pour « assassinat, enlèvement et séquestration ».



Silencieux malgré des « indices graves et concordants »

Le suspect a choisi dans un premier temps de se murer dans le silence devant les enquêteurs lors de ses auditions, comme l’a expliqué le procureur de la République de Strasbourg après sa mise en examen. En revanche, devant son avocat Francis Metzger, le suspect nie avoir rencontré Sophie Le Tan. Selon les déclarations de son avocat à France 3 Grand Est, Jean-Marc Reiser a affirmé « n’avoir rien à voir dans la disparition de Sophie Le Tan » et « qu’il est à la fois prisonnier dans le cadre de cette procédure judiciaire mais aussi d’un passé qui est relativement lourd. » Sans toutefois donner aucune explication sur les éléments découverts chez lui par la police scientifique.

La famille de Sophie Le Tan espère que le suspect parlera devant le juge d’instruction, l. Leur avocat, Gérard Welzer, complète : « Le suspect n’a pas été mis en examen par hasard. Comme le procureur l’a rendu public, des indices graves et concordants ont été découverts, comme l’ADN de Sophie Le Tan à son domicile. La famille souhaite connaître la vérité. »

Des recherches (policières et citoyennes) vaines jusqu’ici

La vérité est donc encore recherchée. Vaste mobilisation des enquêteurs de la police judiciaire de Strasbourg, battues citoyennes lancées par un groupe de bénévole sur les réseaux sociaux, marche solidaire pour la famille… Les initiatives se multiplient. Dimanche, près de 800 personnes ont marché en silence dans les rues de Schiltigheim, en présence de la famille. « Une famille anéantie, comme l’a rappelé à 20 Minutes Gérard Welzer, mais qui est aussi très touchée par les marques de solidarité et les gens qui veulent les aider, comme lors des recherches ou la marche blanche organisée. » Mais pour l’instant, Sophie Le Tan reste introuvable.