Strasbourg: Comment rester zen pendant la folie du marché de Noël ?
RELAX TAKE IT EASY «20 Minutes» a demandé des conseils à une nonne bouddhiste zen pour aborder la période de Noël sans s’agacer…
- Le marché de Noël a ouvert vendredi à Strasbourg, les festivités de fin d’année sont donc lancées.
- «20Minutes» a demandé des conseils à une nonne bouddhiste zen pour affronter cette période qui peut vite rimer avec stress et panique.
On y est. Noël est là. « Oh ça va, on n’est même pas en décembre », nous direz-vous. C’est vrai, mais à Strasbourg vendredi, le marché de Noël a été inauguré, le grand sapin de Noël illuminé, bref les festivités de fin d’année lancées.
Place désormais à la foule dans les allées du marché de Noël, à la course aux cadeaux et au stress de l’organisation du réveillon parfait… Pression et angoisse.
« Zen soyons zen ». Zazie n'étant pas disponible (et puis on n’est pas sûrs de ses compétences en matière de relaxation), 20 Minutes est allé trouver Kankyo Tannier, nonne bouddhiste zen qui apprend la méditation aux débutants au Centre de bouddhisme de tradition zen de Strasbourg, pour quelques conseils.
Histoire d’aborder cette période en toute décontraction. Et de la traverser les yeux fermés, le cœur léger.
Si l’excitation autour de Noël me stresse ? A titre personnel, Kankyo Tannier estime qu’il y a « une sorte d’effervescence, autour de la consommation et des festivités obligatoires. » Et de poursuivre : « Sur l’aspect consommation, le bouddhisme est très précis : en se connaissant mieux, on n’a plus besoin de combler un manque en achetant des choses. On est beaucoup plus libres, plus tranquilles. »
Mais pour celles et ceux qui n’en sont pas encore à ce niveau et se retrouvent au centre de toute cette agitation ? « En méditation, on dit qu’il faut accueillir l’émotion qui est là, telle qu’elle est et quelle qu'elle soit. Sinon, on met juste un couvercle sur quelque chose. Alors qu’il faut rentrer en amitié avec l’émotion que l’on ressent à cet instant. C’est là qu’est la paix », explique la nonne bouddhiste zen qui enseigne les bases de la méditation à une vingtaine de débutants et leur apprend à se recentrer (le « retour à la maison » dans le jargon de la méditation) chaque semaine.
Donc en cas de pic de stress, on se prend quelques minutes, dans n’importe quelles circonstances (même au bureau, c’est possible) « et on se dit “ok je me connecte” et derrière il va y avoir un calme. Il faut parfois le refaire plusieurs fois, c’est même recommandé, poursuit-elle. On est dans la pratique humaine, ça dépend des gens. »
Si je suis pris de panique au milieu de la foule ? Deux millions de visiteurs dans la capitale alsacienne « et moi, et moi, et moi ». Et moi ? Deux solutions : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie, c’est la vie » un jour de décembre au marché de Noël. Soit c’est la panique : je m’énerve, je suffoque et je cherche du réconfort en tentant de me mettre en position fœtus mais il n’y a plus de place sur le trottoir.
On va s’adresser ici à la deuxième catégorie de personnes. Alors qu’est-ce qu’on fait en cas de panique au milieu de la foule ? Si elle était à vos côtés, Kankyo Tannier vous dirait de « ressentir le contact de vos pieds au sol. Pour sentir qu’on est là, pour retourner dans le bas du corps. Il faut se recentrer sur l’instant tel qu’il est, et pas sur l’idée qu’on se fait de la foule. C’est ça qui créé ce sentiment, cette idée mentale en boucle, de panique. » Avant de conclure sur cette technique imparable : « On peut aussi ne pas y aller quand il y a du monde ». Pas bête.
Si je cherche un sas de décompression ? Si vous ressentez le besoin de vous détendre entre deux courses, sachez qu’il est possible de vous rendre librement au dojo zen strasbourgeois, rue des Magasins. « Les lundis et vendredis à 12h30, il y a des séances de “méditation pour tous” où entre 10 et 15 personnes viennent à chaque fois se poser, immobile, en silence », dixit Kankyo Tannier.
Vous pensez tenir bon jusqu’à Noël ? 1) On est de tout cœur avec vous. 2) On a un plan pour vous faire souffler ensuite. « L’autre solution, c’est la retraite de méditation de Nouvel An au monastère de Weiterswiller, ouverte à tous sur inscription, du 29 décembre au 1er janvier. Avec un petit réveillon tout de même, mais qui n’est pas obligatoire », sourit la nonne bouddhiste zen qui y voit l’opportunité « de terminer l’année autrement. Au lieu de courir partout, on s’arrête et on respire. » Mieux vaut tard que jamais pour prendre un bol d’air frais.