VIDEO. Une étudiante de Strasbourg est le coup de cœur de Thomas Pesquet

ESPACE Une étudiante en droit à Strasbourg, lauréate d'un concours d'écriture lancé par Thomas Pesquet, a eu le privilège de voir son texte lu par l'astronaute depuis la Station spatiale internationale (ISS)...

Gilles Varela
— 
Manon Tendil, laurare du concours d'écriture lancé par l'astronaute Thomas Pesquet / ESA sur le Petit Prince de Saint-Exupery. Strasbourg le 13 avril 2017.
Manon Tendil, laurare du concours d'écriture lancé par l'astronaute Thomas Pesquet / ESA sur le Petit Prince de Saint-Exupery. Strasbourg le 13 avril 2017. — G. Varela / 20 Minutes

Oui, c’est bien elle, Manon Tendil a été désignée par Thomas Pesquet comme son coup de cœur. L’étudiante strasbourgeoise a participé à un concours d’écriture pour donner une suite au Petit Prince de Saint-Exupéry, elle a remporté la catégorie France. Lorsque 20 Minutes lui a appris la nouvelle, elle est tombée des nues.

 

Si dans un premier temps la jeune femme en quatrième année de droit à l’Université de Strasbourg (Unistra) a été émue et touchée, elle a vite confié être « surexcitée » par la nouvelle, par le classement révélé par le site Huffington Post. Et qu’elle ne fût pas sa surprise lorsque, Thomas Pesquet en personne, a lu un long extrait de son texte depuis la Station spatiale internationale, où il avoue, dans une vidéo, qu’il « se dégage du texte une profonde poésie, entre mélancolie et espoir ». De quoi envoyer Manon Tendil dans les étoiles !

Au téléphone, la jeune femme au langage imagé, a eu vite fait de lâcher : « Je suis excitée comme un acarien au salon de la moquette ! ». Surprenant ? Pas vraiment. L’étudiante, âgée de 24 ans, a un peu la tête dans l’espace mais bien les pieds sur terre. Actuellement en pleine révision pour ses examens et très concentrée, elle confie qu’elle aimerait bien vivre de l’écriture, mais que cela doit être difficile. Et à la question, quel livre emmèneriez-vous dans l’espace si vous ne deviez n’en prendre qu’un, elle répond sans détour : « Le Code civil ! ».


« Si les aliens existent, ils auront entendu des mots sur Saint-Exupéry ! »

Passionnée de littérature, de poésie, elle reconnaît ne pas avoir assez de temps à consacrer à la lecture (études obligent) et avoir cinq livres en attente sur sa table de chevet depuis la rentrée. Il n’empêche. Quand elle trouve le temps d’écrire, elle place directement ses œuvres sur orbite. Il y a tout juste un an, elle remportait déjà le prix Louise-Weiss de l’université de Strasbourg, et un peu plus tard, le prix du jury Alumni.

« Cela me touche énormément que Thomas Pesquet, que je suis sur les réseaux sociaux, notamment ses magnifiques photos de la Terre, ait ressenti quelque chose, mes mots, tout là-haut dans l’espace. Il doit avoir bien d’autres choses à faire dans sa vie, beaucoup de travail et d’expériences à mener. Alors qu’il prenne le temps de me lire, savoir que mes mots ont été prononcés dans l’espace, ont voyagé parmi les étoiles, c’est juste incroyable. Si les aliens existent, ils auront entendu des mots sur Saint-Exupéry ! », plaisante l’étudiante.

Quand le Petit Prince rencontre un larmoyeur

Une performance d’autant plus remarquable que le récit de Manon Tendil a été choisi par un jury composé d’astronautes, de spécialistes de l’aéronautique et de la littérature, parmi plus de 8.000 autres, envoyés par des écrivains (âgés de moins de 25 ans), de 78 pays différents. Un vrai succès que n’escomptait pas l’astronaute qui a également choisi, dans la catégorie internationale, le récit de Paul-Louis Drouffe, âgé de 13 ans et résidant à Hong-Kong.

Pour la petite histoire, c’est d’un seul trait que Manon a écrit son récit, la rencontre du Petit Prince avec un larmoyeur, dont le travail consiste à s’occuper des chagrins du monde. « J’ai toujours aimé Le Petit Prince, c’est très féerique et comme le disait Saint-Exupéry, c’est un récit pour les enfants adressé aux adultes, qui explique simplement des choses très profondes sur l’amour, l’amitié, sur le temps et comment vivre. Ce livre permet de prendre un petit peu de distance. C’est un livre pour adulte. Je l’avais lu enfant mais je n’avais pas saisi toute la profondeur du récit. » Une profondeur, qui, nul doute, a un écho à présent bien au-delà des étoiles…