Le plus grand bikepark d’Europe ouvre, mais Strasbourg n’est pas encore le roi de la glisse
CULTURES URBAINES Récemment ouvert, Strasbourg dispose désormais du plus grand bikepark d’Europe mais, pour les sports de glisse, les infrastructures sont encore limitées en Alsace…
En France (voire en Europe), c’est une première ! Si bien que pour piocher de bonnes idées, les porteurs du projet couvert à Strasbourg sont allés . « Au cours d’un petit road trip, on s’est créé une immense base de données pour la richesse du parc », illustre Gilles Andres.
Deux ans de construction et une encourageante étude de marché plus tard, lui et ses trois associés alsaciens viennent enfin d’ouvrir leur Stride aux , entre longues pistes de cross en bois, immense pumptrack en béton et gros modules où lancer des figures. Le tout adapté à tous les niveaux et âges, en VTT ou BMX.
Une installation réfléchie avec les rideurs locaux
« Il y a bien une structure de 2.500m2 à Zurich, , mais c’était plus limité, compare Laurent Wintermantel. On voulait vraiment proposer quelque chose de complet. » En attendant , les anciens étudiants de Staps profitent des retours des premiers clients déjà au rendez-vous pour peaufiner .
Preuve du dynamisme des acteurs du monde de la glisse à Strasbourg, les fondateurs du Stride ont d’ailleurs fait appel aux rideurs du coin pour penser leur installation, par l’intermédiaire de leurs connaissances. Ingénieur dans le civil, s’est ainsi retrouvé à réaliser les plans d’un skatepark dont il rêvait, et en partie repris aujourd’hui.
Du matos pointu pour les pros, idéal pour la découverte
« Eux étaient plutôt VTTistes, alors j’ai essayé de leur apporter la vision du BMX pour leur montrer nos besoins et nos attentes, autour de modules qu’on retrouvait en compétition mais pas dans la région », détaille . Qui va ramener des passionnés de bien plus loin.
S’ils visent pourtant à « amener une pratique de montagne en ville, à l’image d’une salle d’escalade » autour d’un public bien plus large, les créateurs du parc offrent une nouvelle installation majeure à Strasbourg. « On n’avait pas de parc indoor ni de bac à mousse, c’est génial, je vais y passer beaucoup de temps », se réjouit , de .
Une rénovation très attendue au skatepark de la Rotonde
Certes connue, désormais, pour , la métropole - qui vient aussi - a pourtant encore des progrès à faire sur ses infrastructures. Depuis voilà maintenant dix ans, le site de la Rotonde a sacrément vieilli. Sa rénovation est depuis longtemps demandée…
Organisateur du , Julien Lafarge se bat pour son évolution : « A chaque réparation, les services techniques font du mieux que possible, mais le problème, c’est que ça devient un gruyère, quand on revisse d’un côté, ça ressort d’un autre… » Les skateurs, pourtant à l’origine des plans, sont aussi en manque de modules, alors que pratiquants de BMX, eux, en attendent de plus gros.
Une première tranche à réaliser avant le prochain NL Contest
Si la grande rampe (de quatre mètres de haut) fait la fierté de tous depuis deux ans, « les autres installations n’ont pas tenu le choc », termine le directeur du festival, en attendant l’investissement de 150.000 euros environ annoncé par la municipalité. « Pour accueillir le meilleur niveau mondial et pratiquer correctement au quotidien, ce n’est pas suffisant », résume Nicolas Mougin, aussi .
Prévue en deux étapes, la rénovation destinée à toutes les pratiques serait en tout cas imminente, selon : « Les marchés publics sont en cours de passation. On veut que la première grosse moitié soit faite , et le reste peut-être après. » La ville est attendue. « Si en janvier rien n’a été fait, on montera au créneau », prévient Julien Lafarge.
Le bikepark complémentaire du skatepark de la Rotonde
Fort d’une structuration des acteurs et d’une prise en compte sérieuse de politiques à l’écoute, les sports de glisse et la street culture ont en tout cas changé largement d’image à Strasbourg. Le Stride peut aider à aller plus loin, en attirant de nouveaux pratiquants. Sans voir de concurrence , mais une complémentarité.
« Les passionnés iront peut-être là-bas la journée, et le soir ici, ou quand il pleuvra, estime Gilles Andres. Mais on veut surtout s’ouvrir à maximum de publics différents, les bons riders mais aussi les familles, les comités d’entreprise ou les écoles… » Dans un futur proche, des partenariats pourraient ainsi naître avec les institutions scolaires.
Mais toujours pas de structure indoor pour skate et roller
Pour le roller, ou la trottinette, il faudra en revanche encore aller à Haguenau qu’il manque encore ici, depuis le projet global sous préau tombé à l’eau à Saint-Florent… Un gymnase pour les sports de glisse, rêvé par les pratiquants et ouvert du matin au soir, n’est pas encore d’actualité.
Mais a d’autres idées. « J’aimerais que les nouveaux espaces publics soient, dans le cadre de la rénovation urbaine, conçus pour différentes formes de cohabitation », explique Mathieu Cahn. En dépit de quelques pistes à la Meinau, aucun projet concret n’a pour l’heure été lancé.