Alsace: Les agriculteurs innovent pour sauver Bambi et ses petits amis lors de la fauche des prairies
AGRICULTURE Les agriculteurs du Bas-Rhin expérimentent une barre d’effarouchement latérale pour faire fuir le gibier lors de la fauche…
Les lapins ne seront plus fauchés en plein vol. Tout comme les faons, les renards et d’autres petits animaux qui se cachent dans les hautes herbes des prairies. Car quand vient le temps de la fauche, le gibier n’a pas toujours le temps de fuir.
Jusqu’à présent les agriculteurs bas-rhinois utilisaient uniquement une barre d’effarouchement frontal à l’avant de leur tracteur. « Le temps que le gibier réagisse, il était parfois trop tard », note Yohann Lecoustey, de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) du Bas-Rhin.
Repliage hydraulique des barres
Dans un partenariat Agrifaune – qui réunit la chambre d’agriculture, la FDSEA, la Fédération départementale des chasseurs bas-rhinois et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage –, une expérimentation avec une seconde barre d’effarouchement latérale vient d’être lancée. « On fauche du milieu vers l’extérieur, cette barre avec ces chaînes dans un tube fait du bruit, déplace l’herbe et peut toucher l’animal et l’inciter à fuir », détaille Yohann Lecoustey.
Denis Kobloth, initialement viticulteur à Itterswiller mais Géo Trouvetou de la mécanique, a mis au point le prototype testé dans le Bas-Rhin. « Le temps de l’agriculteur est compté. Il ne peut descendre après chaque fauche pour replier les barres avant d’aller sur la route pour changer de parcelle », note-t-il. Alors pour leur « confort de travail », il a concocté une commande hydraulique pour replier les barres d’effarouchement. Un système qui s’adapte sur n’importe quelle faucheuse et dont le coût s’élève à 5.000 euros.
Aujourd’hui, sept agriculteurs testent le matériel sur des terres qui vont du bord du Rhin aux collines sous vosgiennnes. Ceux-ci doivent faire un retour d’expérience du prototype pour le modifier ou non.
Après les pluies des dernières semaines, la fauche des prairies a été retardée dans certains secteurs du Bas-Rhin et risque d’être médiocre. Un état de calamité agricole pourrait même être demandé.