Strasbourg: L'Eurométropole ne veut pas laisser la collecte de vêtements à la ramasse

SOLIDARITE L'Eurométropole veut encadrer la collecte des textiles, du linge de maison et des chaussures, leur réemploi et recyclage des déchets...

Floréal Hernandez
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Vêtements et chaussures remis en vente par l'association de réinsertion Vetis qui donne une seconde vie aux habits. (Archives)
Vêtements et chaussures remis en vente par l'association de réinsertion Vetis qui donne une seconde vie aux habits. (Archives) — G . VARELA / 20 MINUTES

L'Eurométropole ne veut pas qu'Emmaüs, le Secours populaire ou Vetis terminent sans chemise sans pantalon. Lors du prochain conseil de l'agglomération strasbourgeoise, vendredi à 10h, la délibération 21 sera consacrée à la «reconnaissance d'une mission de “service d'intérêt économique général” pour la collecte, le réemploi et recyclage des déchets par des opérateurs développant des activités sociales».

Containers illégaux

«Lors des élections municipales, les candidats ont été appelés au secours par les associations caritatives car sur le marché du ramassage des textiles, linge de maison et chaussures (TLC), des entreprises privées sont arrivées et empêchent les associations de faire de la réinsertion et de proposer aux plus modestes des vêtements à moindre coût», explique Robert Herrmann, le président de l'Eurométropole.

>>> reportage d'Envoyé Spécial sur «Le business caché du don de vêtements».

 

 

Autre constatation: la multiplication des containers sur la voie publique pour collecter vêtements, linge de maison et chaussures, dont un grand nombre déposés sans autorisation des pouvoirs publics «Il y a eu jusqu'à une centaine de bornes dans l'Eurométropole, souligne Charlotte Pinot, chargée de partenariat du Relais. L'implantation était irraisonnée jusqu'à quatre ou cinq sur l'avenue des Vosges.»

Potentiel de collecte à Strasbourg: 2.833 tonnes de textiles

L'objectif de cet appel à projet de l'Eurométropole est double. «Il y a la valorisation des TLC avec un réemploi direct ou leur vente à l'industrie pour un réemploi [les jeans servent notamment à faire des panneaux isolants]. Il y a aussi la réduction des déchets. L'accent sera également mis sur l'insertion professionnelle des personnes en difficulté ou en situation d'exclusion», développe Françoise Bey, vice-présidente de l'Eurométropole.

Le potentiel de collecte à Strasbourg culmine à 2.833 tonnes de textiles (nombre d'habitants x 6 kg). «En France, seul 2/7e du potentiel est collecté», indique Charlotte Pinot. Une tonne de linge non trié se revend entre 300 et 600 euros à l'export, et environ 150 euros en France.