Strasbourget Kehlvoient double

Strasbourg et Kehl cultivent l'art du compromis. A l'issue d'un concours international d'urbanisme lancé en avril 2012 en vue du réaménagement des anciennes cours douanières, qui occupent vingt hectares de part et d'autre du Rhin, la métropole alsacienne et la ville allemande ont désigné deux « premiers lauréats » parmi les vingt et un projets examinés. « On n'a pas pu se mettre d'accord et donc on a sélectionné deux projets. Ce compromis me paraît acceptable », commente le maire Roland Ries (PS), qui affirme cependant que « ce n'est pas un échec ».

« Masterplan »

Les membres du jury ont rencontré des difficultés d'ordre procédural, technique et culturel. « En France, à un moment donné, on vote pour un projet. Du côté allemand, on est toujours à la recherche du consensus », explique ainsi Roland Ries. Secundo, « il y a à Kehl une attente d'opérationnalité assez rapide » (lire encadré), alors que Strasbourg était davantage à la recherche d'un « masterplan », d'un schéma directeur, affirme l'urbaniste-paysagiste Henri Bava, président du jury. Du coup, « ce qui nous semblait être de bonnes idées avec du potentiel apparaissait comme flou du côté allemand », poursuit Emmanuel Rouède, directeur général adjoint de la communauté urbaine.

Reste que les deux 1er prix ex aequo « sont vraiment compatibles, complémentaires », assure Henri Bava. Le premier (LIN Gmbh) imprime des orientations générales, le second (kleyer.koblitz.letzel.freivogel) « précise le projet, notamment du côté de Kehl ». Il faudra à l'avenir construire la synthèse qui permettra de « relier, de souder Strasbourg et Kehl », selon le vœu de Roland Ries. D'après Emmanuel Rouède, les équipes lauréates pourraient se voir confier chacune une mission « de manière à continuer à travailler à deux échelles différentes ». ■