Une seconde vieavant la destruction
Peintures, graffs et installation végétalisée ont désormais leur place dans un programme de rénovation urbaine. C'est ce qu'ont souhaité démontrer la ville de Strasbourg et l'association locale Art puissance art avec le projet « Trait d'union », dans le quartier de Meinau-Canardière. Dans la tour du 28, avenue de Normandie, détruite dans trois mois, 24 artistes ont pris part à la création d'une « zone artistique temporaire ». Dix appartements ont servi de supports au melting-pot artistique, cinq autres ont permis la mise en place d'ateliers sur la mémoire des habitants du coin. « Ces tours ont marqué le quartier. On a voulu permettre aux habitants de s'approprier les changements, indique l'adjoint Mathieu Cahn. « Il fallait que le projet se fasse en synergie avec eux. »
Une fresque de 36 mètres
Objectif atteint, selon Jean Bruce Weber, président d'Art puissance art : « S'ils étaient réticents au départ, les habitants se sont appropriés ce projet ». Histoire de donner une seconde vie à cette tour, « et de la mettre en lumière une ultime fois ». Ce projet a séduit Antoine Hoffman, qui propose entre autres une série de sculptures, au 7e étage : « Quand on m'a dit qu'une tour allait être détruite, j'ai pensé aux événements du 11-Septembre. J'ai donc travaillé sur l'imagerie de l'explosion, suspendue dans le temps », explique-t-il. Alors que la tour 28 ouvre ses portes au public ce week-end*, avec le dévoilement d'une fresque de 36 m, soit la hauteur de la tour, l'opération pourrait bien s'étendre à celle du 33, avenue de Normandie, dont la démolition est prévue début 2014.
Un chantier à 195 millions d'euros
Le programme de rénovation urbaine du quartier Meinau-Canardière a nécessité 195 millions d'euros d'investissements publics. 891 logements neufs y seront construits.