Roland-Garros: «C’était déjà inespéré d’être là», Le père de Caroline Garcia n’en veut pas trop à sa fille

TENNIS La dernière Française en lice s’est inclinée en quarts de finale contre Pliskova (7-6, 6-4)…

Propos recueillis par Julien Laloye
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Caroline Garcia, le 7 juin 2017 sur le Central.
Caroline Garcia, le 7 juin 2017 sur le Central. — Petr David Josek/AP/SIPA

Lou-Paul Garcia nous a demandé d’attendre un peu, le temps d’aller débriefer la rencontre avec sa fille dans les vestiaires du Chatrier. Caroline Garcia a bien résisté à Karolina Pliskova, elle n’est pas passée à côté comme Kristina Mladenovic la veille, mais ça n’a pas suffi à déstabiliser complètement la n°3 mondiale, qui l’a emportée en deux manches (7-6, 6-4). L’entraîneur de la Française en échange les raisons avec nous.


Comment Caroline digère-t-elle cette défaite ?

« On n’a pas trop parlé du match pour tout vous dire, on lui a fait une bise, on l’a félicitée pour son tournoi, voilà. Je crois qu’elle a fait un bon Roland-Garros. Après, elle avait déjà battu Pliskova, mais jamais sur terre battue. Il faut reconnaître que la Tchèque a très bien joué, et très bien servi, surtout. Forcément il y a de la déception, y compris pour vous, pur tout le monde, mais c’est déjà inespéré d’aller si loin, compte tenu de la saison et de sa préparation qui avait été écourtée ».

Comment jugez-vous sa rencontre ?

« Elle n’a pas pu mettre en place le plan qui était prévu, mais pas facile à réaliser. Elle jouait quand même la 3e joueuse mondiale. Contre Pliskova, il faut prendre la balle tôt, elle l’avait fait en Fed Cup sur dur, mais c’est plus difficile à réussir sur terre battue. Elle n’a pas assez souvent mené le jeu. Son service était bon mais pas exceptionnel, la balle ne giclait pas assez, tandis que l’autre a bien servi, elle n’a pas réussi à prendre le jeu à son compte autant que c’était souhaitable. Il a manqué un petit quelque chose, mais félicitations à Karolina qui a fait ce qu’il fallait pour pas laisser trop rentrer Caroline dans le match ».

Il lui a manqué quoi ? Un peu plus d’expérience à ce niveau en Grand Chelem ?

« Je crois que l’expérience fait la différence en effet. Pliskova a l’habitude des fins de tournois, ça joue. Caroline était peut-être plus contractée, on pouvait le voir sur l’amplitude de ses gestes, au service et en coup droit. Elle a ressenti ça parce qu’elle disputait son premier quart de finale de Grand Chelem, où l’expérience est irremplaçable. Pliskova va plus souvent loin dans les Grands Chelems, ça lui a servi parce qu’elle ne fait pas un match extraordinaire, et pourtant, elle a géré les événements de manière sereine, en contrôle ».

Le fait d’être le dernier espoir français de la quinzaine a pu lui ajouter un surcroît de pression ?

« J’espère que non, franchement. On part tous sur la même ligne, c’est sûr qu’un jour on finit par être la dernière. Mais je ne pense pas, elle était bien dans son tournoi, ce sont des situations qu’elle rencontre assez régulièrement sur le circuit ».

Comment faire pour qu’elle gagne l’an prochain, si on la retrouve au même stade ?

« Il faut qu’elle joue des matchs comme ça plus souvent, et pas seulement en Grand Chelem. Etre dans les derniers huit d’un tournoi ou les derniers quatre. C’est la confrontation au réel qui fait qu’on se sent plus à l’aise. La confiance, ça ne se décrète pas, il faut aller la chercher. La défaite d’aujourd’hui va compter, comme la belle victoire contre Alizé sur le central, comme la bataille au tour d’avant contre Sieh. Ce jour-là, elle a réussi à bien communiquer avec le public, elle s’est fait porter par le public, ce qui n’est pas une chose facile à Roland. J’ai envie de dire que c’est le métier qui rentre ».