Roland-Garros: On ne serait pas en train de vivre l'année de la lose?

TENNIS On croyait la triste série de forfaits conclue par l'abandon de Nadal, mais Tsonga en a remis une couche samedi...

Annabelle Laurent
— 
Les spectateurs de Roland-Garros, samedi 28 mai 2016
Les spectateurs de Roland-Garros, samedi 28 mai 2016 — Michel Euler/AP/SIPA

A Roland Garros, 

Roland, J+7. La deuxième semaine du tournoi parisien s'ouvre ce dimanche porte d'Auteuil, et avec elle, la perspective d'un retour du mojo. Ah mais si. Forcément. Le meilleur ne peut être qu'à venir. Vous avez la vague et désagréable sensation d'un Roland particulièrement pourri cette année? Cette rapide rétrospective vous le confirme. 

Le complot des forfaits

On n’est pas loin de croire au complot. A trois jours du début du tournoi, Federer, blessé au dos, annonce son forfait. Coup dur pour les esthètes. Le lendemain, forfait de Gaël Monfils. Une infection virale empêche le Français de venir faire son show. Cinq jours de tournoi rompent la spirale de la lose, Nadal se balade tellement pendant ses deux premiers matchs qu’on peut commencer à l'imaginer remporter sa 10e coupe porte d’Auteuil, quand soudain, vendredi soir, en plein match de Gasquet… annonce surprise du Majorquin. Abandon. Encore. Une blessure au poignet.

C’était déjà bien trop quand Tsonga quitte le court ce samedi, en pleurs, et il fallait vraiment être de nature TRES optimiste pour ne pas comprendre que oui: fini. Pour lui aussi. Donc: un dos, une infection, un poignet et des adducteurs. On appréciera la variété de cet éventail de symptômes. Nos champions sont décidément en pleine forme... Alors certes, le destin a voulu qu'une chance soit donnée à d'autres et les cartes redistribuées. Et la question de savoir si Djokovic parviendra à vaincre sa malédiction reste entière. Mais ça commence à créer un sacré vide. 



La bonne blague de la météo 

Un Roland-Garros sans pluie, c’est rare, voire presque impossible. Mais une météo aussi pourrie en première semaine? On n’avait pas mérité ça. Après un premier jour d'averses et le beau score de 22 matchs reportés d'emblée, le lundi a démarré en retard pendant que les spectateurs, déjà fatigués par les longues files d'attentes dues à la sécurité renforcée, tentaient de garder le moral sous leurs parapluies.

Pluie. Re-pluie.
Pluie. Re-pluie. - Philippe LOPEZ / AFP

La suite de la semaine nous a laissé un peu de répit, les lunettes de soleil étaient de retour et notamment sur le nez de Hugh Grant, mais ce samedi, le déluge. Avec une après-midi de grand n’importe quoi et une coupure d’électricité qui est allée jusqu'à priver les téléspectateurs de 45 minutes de match. Tandis que France 2 proposait, à la place, un bêtisier. C'est ça: c'est une bonne blague, cette météo. Et le seul souci de la seconde semaine sera les insolations, hein? 

L'attente des surprises 

Si les forfaits en série et les annulations pour cause d'intempéries ont assuré le lot de coups de théâtre, on aurait aimé les trouver davantage sur les courts. Or pour l'instant, on retiendra surtout Mathias Bourgue, notre frenchie de 22 ans qui a fait trembler Andy Murray en l'obligeant à batailler cinq sets alors que l'affaire aurait dû être pliée bien plus vite pour le n°2 mondial.

Ce jour-là, Mathias a emporté avec lui tout le public du Central, trop heureux d'assister à ce combat de guerrier inattendu. Si le match s'est hélas conclu comme la «logique» le voulait, reste que Bourgue nous a fait vibrer comme rarement ces huit premiers jours où les très bons gagnaient face aux moins bons, sans nous surprendre ni nous scotcher à notre chaise. Deuxième semaine, à toi de jouer.