Euro 2016: Ennuyeux Islande-Hongrie? Vous n'avez rien compris

FOOTBALL Le match entre le revenant et le petit nouveau s'est révélé bien plus passionnant que prévu...

C.L.
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Gylfi Sigurdsson auteur du pénalty islandais à Marseille le 18 juin 2016
Gylfi Sigurdsson auteur du pénalty islandais à Marseille le 18 juin 2016 — ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Quand Pierre Ménès a donné son avis sur le score, avant Islande-Hongrie, voilà ce qu’a été sa réponse : « Un match nul pour un match nul ». beIN de son côté, parlait avant le coup d’envoi, d’un match « pour les amateurs de football différent », comme une insulte à peine déguisée. Le match entre l’outsider qui a tenu tête au Portugal et le revenant (40 ans sans Euro), promettait d’être une purge. La boutade qu’on se fait entre potes : « Plutôt crever que de me taper un Islande-Hongrie un samedi à l’heure de l’apéro », murmurait-on chez vous sûrement. GRAVE ERREUR. On vous le dit tout de suite, vous avez raté un beau moment de football. Pourquoi ?

Parce que l’Islande va sans doute jouer les huitièmes
Ce tout petit pays qui a débarqué en France avec presque 10 % de sa population, fait une entrée magistrale dans l’Euro. Après avoir tenu tête aux Portugais, ils ont résisté cet après-midi, aux Hongrois (1-1), en menant même au score pendant 48 minutes. C’est dingue à dire comme ça, mais l’Islande, pour sa toute première participation à l’Euro, est actuellement encore en piste pour disputer les huitièmes de finale (si elle tient le nul contre l’Autriche et fait partie des meilleurs troisièmes). Virtuellement, les petits nouveaux sont même restés 48 minutes premiers de leur groupe.

Parce que la Hongrie a copieusement secoué le bus…
Forcément, se prendre un penalty (transformé), cinq minutes avant la mi-temps, ça agace. Menés, les Hongrois ont vigoureusement réagi après la pause, menant des assault incessants sur la cage de Halldorsson. Statistique parlante : les Magyars ont eu une possession de balle avoisinant les 70 %. Evidémment, ça a fini par rentrer, à la 88e minute. Grâce à un défenseur islandais malchanceux.

… Qui ronronne quand même très bien
Ne mentons pas, l’Islande, ça défend essentiellement. Cristiano Ronaldo avait raison sur ce point. Même avant leur ouverture de score, les quelques occasions islandaises se sont résumées à des contres. Dont un magnifique un contre un entre Kiraly et Gudmundsson (30e), sauvé des genoux par le gardien au survêtement gris. Mais l’Islande, très organisée, limite figée, déplaçant ses lignes d’un seul élan, a montré aussi un pragmatisme intéressant et très prometteur. Capable au moins de contenir une Hongrie enragée pendant 45 minutes.

Parce que les 5 dernières minutes étaient dingues
Rien que ces minutes-là suffisaient à vous décider à regarder le match. Après l’égalisation hongroise, deux minutes avant les arrêts de jeu, le virage sud s’est embrasé. Littéralement d’ailleurs, puisque plusieurs fumigènes et pétards ont été lancés, dont un qui a causé un bref départ de feu aux pieds des tribunes. Une fois le stade en furie, les 5 minutes qui ont suivi ont vu se succéder les tentatives désespérées d’un côté comme de l’autre, faisant monter en gamme le suspense. Pêle-mêle : une frappe hongroise à ras de terre, un coup franc islandais repoussé puis relancé et dévié de justesse, une ultime faute dans la surface qui a failli déboucher sur un deuxième penalty


Parce que le public était énormissime
Mais qu’est ce que c’est que ces Hongrois géniaux ? Si on met à part les légers débordements, les supporters hongrois ont fait résonner le Vélodrome comme rarement. Clapping à l’unisson avec réponse des Islandais, chants, tambours, hymne national chanté avec les joueurs hongrois… La folie pure dans l’enceinte marseillaise, pendant 90 minutes non-stop. Moins nombreux mais à l’unisson, les Islandais ont aussi poussé dans leur coin de virage nord, offrant une parfaite résonance à leurs joueurs méritants. Franchement, on en redemande.