Londres 2012: Automne Pavia, le nouveau tube de l'été

JO / JUDO La Française décroche la médaille de bronze chez les moins de 53kg...

Romain Scotto, à Londres
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La judokate française Automne Pavia, lors de sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres, le 30 juillet 2012.
La judokate française Automne Pavia, lors de sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres, le 30 juillet 2012. — D.Staples/REUTERS

De notre envoyé spécial à Londres,

Pour une fille «pas douée», puisqu’elle se présente comme ça, Automne Pavia mène plutôt bien sa barque dans le judo mondial. A 23 ans, la Française a beau minimiser son talent, elle appartient désormais au cercle des médaillés olympiques français. Et avec toutes les qualités naturelles du monde, beaucoup n’y sont jamais arrivés. «Non, je ne suis pas douée. Il faut que je travaille plus que les autres, analyse la grande blonde pour expliquer comment elle s’est hissée à ce niveau. J’ai eu beaucoup d’aide, travaillé sur de nombreuses vidéos, et j’ai plusieurs entraîneurs.»

Cathy Fleury, qui la suivait dimanche lors de cette journée mémorable, confirme l’analyse de son élève. Cette médaille de bronze récompense «une athlète travailleuse, investie, qui ne lâche rien. C’est amplement mérité, mais encore fallait-il le faire quand on voit que les têtes de série tombent unes à unes.» Battue en demi-finale, la Française est parvenue à arracher le bronze en repêchage en s’appuyant une fois sur sa main droite puissante et des jambes interminables. En combat, la cigogne française laisse toujours traîner ses pattes quelque part, le plus souvent pour lancer sa technique favorite uchi-mata.

Un prénom tiré d’un des livres de sa mère

Ses premiers ippons, elle les a collés sous les yeux de son père, professeur de judo qui conserve toutes ses médailles et a formé toute la famille Pavia. Cinq frères et deux soeurs aux prénoms tout aussi farfelus que celui de la championne. «Ma mère adore lire et l’un des personnages de ses livres s’appelait Automne. Elle a vu que c’était dans le calendrier alors elle m’a appelée comme ça.» Idem pour les frangins Adrien, Olympe, Virgile, Océane, Théodore, Théodène et Ulysse.

La plupart étaient présents dans la salle d’ExCel à Londres pour encourager Automne, également soutenue par son petit ami, Matthieu Dafreville, cinquième à Pékin. «C'était un truc de fou! J'ai vécu les choses très intensément. Mais c'est différent par rapport à la compète. Là, quand même, j'essayais d'analyser tout ce qui se passait. Elle a réussi là où j'ai échoué il y a quatre ans à Pékin. Et c'est une chouette histoire.» Preuve qu’elle a peut-être un peu plus de talent qu’elle le croit.