Ligue 1: Eden Hazard a fait ses adieux au Losc mais n'annonce pas son prochain club
FOOTBALL Le génial attaquant belge laissera une trace énorme dans l'histoire de son club...
L’histoire ne pouvait pas mieux se terminer. Pour conclure son aventure lilloise, Eden Hazard a mis la manière. Face à Nancy (4-1), l’attaquant a tout simplement signé le premier triplé de sa carrière au terme d’une saison énorme (20 buts et 15 passes décisives). Un dernier cadeau avant une sortie grandiose à deux minutes de la fin et un tour d’honneur sous l’énorme ovation du Stadium. Le temps de lui dire au revoir et merci pour ces quatre saisons qui auront vu éclore le meilleur joueur de l’histoire moderne du Losc. Après 147 matchs de Ligue 1, 36 buts et 33 passes décisives, Hazard restera inoubliable.
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C’est désormais l’Angleterre (Manchester City, Manchester United ou Chelsea) qui va profiter du talent de ce phénomène. Dimanche soir, le joueur a assuré ne pas encore savoir où il signerait, alors que la victoire de Chelsea en C1 le fait «hésiter». Arrivé en toute discrétion depuis son club de Tubize en 2005, le génie de 21 ans quitte le Losc en pleine lumière. Entre-temps, l’attaquant aura tout connu. Le pire, comme cette claque reçue à l’un de ses premiers entraînements après avoir chambré techniquement un coéquipier. Et le meilleur avec un doublé coupe-championnat décroché l’an dernier après 57 ans d’attente. Tout le reste appartient à l’histoire. La grande comme la petite, dont nous parlent quatre témoins-clés du décollage programmé d’un artiste qui laisse aujourd’hui un grand vide au Losc.
Son arrivée au Losc, par Jean-Michel Vandamme (directeur du centre de formation du Losc) - «C’est François Vitali, responsable du recrutement à Lille, qui l’a découvert à 12 ans et demi lors d’un tournoi de jeunes. C’était déjà un très bon joueur même s’il ne faisait pas de différence dans le jeu comme maintenant. Surtout, il avait déjà un mental hors normes. Il a toujours su résister à la pression. Et il a aussi cette capacité à se projeter dans sa carrière. A 14 ans, il m’avait déjà déroulé ce qui allait lui arriver. Si un autre jeune m’avait dit ça, je me serais dit qu’il avait un teston pas possible. Mais, lui, il avait déjà fait le chemin.»
Son premier match en pro, par Claude Puel, entraîneur du Losc(2002-2008) - «À 16 ans, je l’ai pris à l’entraînement avec les pros. Je l’ai fait débuter lors d’un match amical contre Bruges. Il avait fait des actions de folie en éliminant 4- 5 joueurs en enfilade. Ensuite, je l’ai fait rentrer en cours de match en championnat contre Nancy (le 24 novembre 2007). C’etait quelqu’un de très respectueux. Même s’il n’était pas toujours assidu à l’entraînement. Je me battais avec lui car il manquait de régularité et d’investissement. Mais, ça reste sans doute le joueur le plus précoce avec autant de talent que j’ai entraîné.»
Son premier contrat professionel, par Xavier Thuilot, ex-directeur général du Losc (2002 à 2009) - «Juste avant ses 18 ans, on a organisé une réunion à l’automne 2008 pour qu’Eden choisisse entre rester au Losc ou partir à l’étranger. Il est alors arrivé avec beaucoup de monde. Si bien qu’au lieu d’aller dans mon bureau, on a dû ouvrir la salle de réunion du club. Il était déjà suivi par de très grands clubs, dont Chelsea. On a discuté et au bout d’un certain temps, Eden a levé la main au bout de la table et il a dit: «Je veux rester ici parce que c’est mieux pour moi.» Ses agents se sont retournés vers lui et lui ont dit «Tu es sûr de toi?» Il n’a pas changé d’avis.»
Son match référence, par Rudi Garcia, entraîneur du Losc - «C’est difficile à dire. Il y a eu son but marqué cette saison face à Valenciennes [4-0, 28e journée] au Stadium au terme d’un bel enchaînement. Mais il a disputé tellement de rencontres importantes où il a été brillant. Je citerai sans doute aussi la partie face à Monaco de la saison dernière (2-1). En tout cas, je suis fier d’avoir participé à son évolution personnelle. C’est un joueur d’exception, un footballeur hors-norme qui aura marqué l’histoire de son club formateur. J’ai souvent dit que le destin d’Eden serait de devenir l’un des plus grands joueurs européens. C’est son futur challenge.»