Villa, le matador qui fait chavirer l'Espagne
FOOT L'attaquant espagnol s'affirme comme l'un des meilleurs joueurs de la Coupe du monde...
De notre envoyé spécial au Cap (Afrique du sud),
Sacoche Louis Vuitton sous le bras, mèche gominée et diamants bien ajustés, David Villa parade mardi soir. Cela n’a rien d’étonnant, depuis le début de la Coupe du monde, tout le monde se l’arrache. L'ex-joueur de Valence n’a pas attendu le coup de mou de Fernando Torres pour s’octroyer le statut de star de la «Roja». Meilleur buteur du dernier Euro, Villa pourrait bien remettre ça cette année s’il parvient à franchir encore les trois dernières marches de la Coupe du monde, avec cette équipe d’Espagne.
Pour cela, le buteur au physique râblé sait déjà comment s’y prendre. Avant de penser à marquer contre le Paraguay, samedi en quart de finale, il entend d’abord prendre un peu de bon temps. «Un morceau de tortilla, quelques tranches de jambon avec (ses) coéquipiers, et ça ira. C’est bien de passer un moment agréable ensemble, surtout quand on gagne. On pensera un peu plus tard au prochain match.» Rien ne semble bien compliqué dans la vie de David Villa. Encore moins quand on lui colle un ballon dans les pattes.
L'anti-Ronaldo
Ceux qui le suivent depuis ses débuts racontent l’histoire d’un gamin contraint de jouer du pied gauche après une fracture de la jambe droite. Un garçon talentueux, mais aussi réfléchi. Courtisé depuis plusieurs saisons par les grands clubs, il a attendu cinq ans avant de quitter Valence, en mai dernier. Celui qui portera à la rentrée le maillot du Barça renvoie enfin l’image d’un garçon attaché à sa région natale, les Asturies, dont le drapeau orne souvent ses chaussures.
Au fil des matchs de ce Mondial, David «Maravilla» honore le surnom que lui ont donné les médias («la merveille», en espagnol). Son 42e but en sélection le rapproche un peu plus de Raul, le recordman de la Roja (44). Un destin logique pour un joueur qui accepte de s’excentrer sur une aile, tout en restant efficace, altruiste, et solide dans les duels. L’anti-Ronaldo, sur le match de mardi, finalement. «Jouer à gauche me convient bien, confiait-il après la victoire face au Portugal. Je ne suis pas habitué à cette position, mais mes coéquipiers me permettent d’y être à l’aise.» Même Fernando Torres, paraît-il. Son «ami» ne marque pas, «mais il épuise physiquement les adversaires et cela profite aux autres joueurs de l’équipe», s’agace le buteur espagnol.
Avocat de la Roja
Dans sa bouche, la notion de collectif prime en permanence. Villa s’épanouit dans cette équipe au jeu à une touche, tout en mouvements et enchaînements de passes. «Je ne peux pas demander plus… Je ne sais pas si c’est psychologique mais quand tu as le ballon, tu es plus content. Vous pouvez me croire, avec notre style de jeu, celui qui courre après le ballon se fatigue bien plus vite que celui qui le fait courir», clame-t-il en réponse à ceux qui reprochent à son équipe de faire primer l’esthétique sur le réalisme (Cinq buts en quatre matchs depuis le début du tournoi). Avec Del Bosque et Puyol, il fait partie de ceux qui défendent avec le plus d'ardeurs les préceptes de la Roja. La preuve que même en dehors du terrain, Villa est à louer.