Qu'est-ce qui pourrait empêcher l'Espagne d'être championne du monde?
MONDIAL2010 Les favoris espagnols entrent dans l'arène mercredi contre la Suisse...
De notre envoyé spécial en Afrique du Sud,
Depuis le début de cette compétition, il faut bien le dire: si on enlève l’Allemagne, qui a bastonné l’Australie (4-0), on a vu que des parties assez médiocres. Raison de plus pour conseiller l’Espagne, dernière dépositaire d’un beau jeu que même le Brésil s’obstine à renier. Petit éventail des écueils à éviter.
L’arrogance
Ils ont l’air vaccinés. Favorite, l’Espagne n’en fait pas des tonnes. C’est en restant d’une modestie incomparable que les Ibères avaient marché sur l’Euro, en 2008. Dans les discours, ça ne semble pas avoir changé, deux ans plus tard. «Soyons prudents. Je nous vois plus comme candidat au titre que comme favori», a déjà prévenu Xavi, le milieu de terrain du Barça. Oui mais voilà, le naturel pourrait revenir au triple galop dans l’écurie espagnole. Du coup, les futurs adversaires de la Roja ont organisé un grand concours de tressage de lauriers. «C’est la meilleure équipe de tous les temps», a osé Gelson Fernandes, le milieu de terrain suisse. «C’est un horrible piège», a déjà mis en garde Del Bosque.
Les blessures
Trois cas inquiètent, et ils ne touchent pas l’arrière banc de la Seleccion. En attaque, Fernando Torres, touché en fin de saison avec Liverpool, a dû se résoudre à se faire opéré. Il est totalement remis, comme le prouve son entrée en jeu lors de la victoire en amical contre la Pologne (6-1), où il a même inscrit un but. Mais «je ne pense pas qu’il jouera même s’il n’est pas forfait non plus», a expliqué Vicente Del Bosque, le sélectionneur. Andres Iniesta devrait pouvoir jouer, même s’il se remet à peine d’une blessure à la cuisse. Enfin, Cesc Fabregas revient tout juste d’une fissure du péroné. Mais le gunner a affirmé «se sentir chaque jour de plus en plus fort». Si l’infirmerie ne devrait pas tarder à se vider, l’Espagne n’est pas à l’abri d’une rechute.
La dictature du beau jeu
Et si le point fort de la Roja se retourné contre elle? Il y a deux ans, les coéquipiers de David Villa avaient réussi à lancer une mode du beau jeu, organisé autour de passes courtes. Mais ces temps-ci, les grandes tendances, entre la victoire de l’Inter en Ligue des champions ou l’accent défensif pris par le Brésil, sont en totale contradiction avec l’esprit des Espagnols. Pour le moment, cette édition 2010 est la moins prolifique de toute l’histoire en terme de buts. A à un moment ou à un autre, l’Espagne devra peut être apprendre à gagner salement. «Si nous sommes capable de gagner le Mondial, il sera difficile de dire que nous n’avons pas bien joué», conclut Vicente Del Bosque.