Incidents au Stade de France : Le Sénat pointe «l'enchaînement de dysfonctionnements» lors de la finale de la Ligue des champions
FOOTBALL Le président de la commission culture, a évoqué mercredi « un enchaînement de dysfonctionnements » pour expliquer les incidents au stade de France lors de la finale de la Ligue des champions le 28 mai
Mercredi se tenait au Sénat un point presse pour présenter le rapport sur les incidents du Stade de France en marge de la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid, le 28 mai 2022. Point lors duquel le sénateur Laurent Lafon, président de la commission culture, a évoqué « un enchaînement de dysfonctionnements » pour expliquer les incidents au stade de France lors de cette finale du 28 mai, évoquant des « défaillances » aussi bien « dans l’exécution » que dans la « préparation » de l’évènement.
L’UEFA et les autorités face à leurs responsabilités
« Chacun était dans son couloir sans qu’il y ait une véritable coordination », a également pointé le sénateur, mettant aussi bien l’UEFA que les autorités face à leurs responsabilités. La première, pour le nombre de faux billets « dix fois supérieur » à la normale, les secondes pour la mauvaise gestion des flux de supporters et l’usage de la force aux abords du Stade de France. Les rapporteurs ont notamment souligné le manque d'adaptation pour gérer les flux de spectateurs, arrivés en masse par le RER D en raison de la grève sur le RER B. Ils demandent aussi au ministère de l'Intérieur de «définir une doctrine d'emploi du gaz lacrymogène», qui «prévienne l'exposition de personnes ne présentant pas pour eux un danger immédiat».
Les supporters de Liverpool n'y sont pour rien
Autre désaveu pour les autorités, le rapport balaye la thèse selon laquelle la présence des supporteurs de Liverpool «autour du stade» est la cause du désordre. Laurent Lafon :
« Les deux arguments avancés, liés à l’afflux massif et aux faux billets existent mais ne sont pas les causes du dysfonctionement. L’analyse du ministère de l’intérieur après le match était partielle et imprécise. »
« Les premières déclarations ne correspondaient pas à la vérité », a également dénoncé François-Noël Buffet (LR) le président de la commission des Lois.
Dès la fin de la rencontre, Gérald Darmanin avait fait porter l'essentiel de la responsabilité des incidents sur « 30.000 à 40.000 supporters anglais » qui, avait-il affirmé contre la plupart des observateurs sur place, s'étaient présentés au stade «sans billet ou avec des billets falsifiés». Pressé par les critiques, il avait fini par présenter des « excuses » aux supporters et admis, fin juin, une part de responsabilité dans les ratés de la soirée.
Le président et le premier Ministre appelés à s'exprimer
En plus des 15 recommandations du rapport voté à l’unanimité mercredi matin, la prise de parole « du président de la République et du premier Ministre » a été jugée « nécessaire pour remettre les organisateurs sur la bonne voie », a estimé M.Lafon, étant donné que les événements du Stade de France ont possiblement entraîné un doute dans cette capacité à organiser des grands événements. La France s'apprête à accueilir la Coupe du monde de rugby (2023) et les JO de 2024.