Equipe de France: Benzema et Giroud ensemble, ça peut vraiment marcher?

De notre envoyé spécial à Ribeirao Preto (Brésil),

Parce que même l’équipe corpo de 20 Minutes n’aurait pas pu faire pire que les «reggae-boys», toutes les conclusions de la balade des Bleus face à la Jamaïque dimanche soir (8-0) ne doivent être tirées qu’au crayon de papier. Moussa Sissoko a été bon, mais peut-il pour autant remplacer Paul Pogba dans le onze de départ? Yohan Cabaye a marqué, mais doit-il autant monter offensivement? Giroud et Benzema se sont bien entendus devant, mais est-ce que ça peut marcher contre une vraie opposition? C’est sans doute, à l’heure actuelle, la dernière question qui taraude Didier Deschamps avant le premier match de la Coupe du monde face au Honduras, dimanche.

Avec le forfait de Ribéry et la grande forme de Giroud en pointe, le sélectionneur des Bleus a préféré déplacer Benzema sur la gauche de l’attaque, un poste qu’il n’occupe jamais à Madrid, plutôt que de titulariser un vrai ailier comme Antoine Griezmann. «Il était à gauche, il était dans l’axe, il était à droite, coupe DD. Je n’ai pas joué avec lui ailier gauche.» Il n’empêche, à chaque fois qu’ils avaient été alignés ensemble jusque dimanche, les deux avants-centres habituels avaient surtout réussi à se marcher dessus. Sans «réponse définitive», Deschamps reste prudent: «Quand je fais ça, ce n’est pas en pensant que ça ne va pas marcher. Ça peut marcher. Là, ça a marché. Mais ça ne veut pas dire que ça va marcher à chaque fois. C’est à travailler, il faut trouver de la complicité entre eux.»

Le replacement défensif, la grande question

«Quand on a le ballon, ça ne pose pas de problèmes, poursuit-il. C’est même un avantage d’avoir des joueurs mobiles qui peuvent dézoner et associer leurs qualités.» Difficile de lui donner tort après le match face à la Jamaïque, où Benzema a donné une passe décisive à Giroud et marqué deux fois lui-même. «On a donné beaucoup de solutions dans les différentes courses combinées, confirme l’attaquant d’Arsenal. Il me fait marquer aussi. Ce n’était pas parfait mais on a pris beaucoup de plaisir sur le terrain.» Ce qui inquiète plus le coach, surtout face aux grosses équipes, c’est le travail défensif nécessaire à l’équilibre de l’équipe: «Si on l’a moins (le ballon), ça demande une participation des trois joueurs qui sont sur la ligne offensive. Il faut répartir les efforts.»

C’est-à-dire compenser les «dézonages» de Benzema par un repli défensif pour bloquer les côtés. Et le message semble bien passé. «La clé pour que ça fonctionne c’est la concentration, détaille Giroud. Quand on perd le ballon, il est important d’avoir un bon équilibre défensif, un bon replacement collectif. Comme on est des attaquants plutôt axiaux, le coach nous demande d’être concentré 90 minutes là-dessus. C’est primordial pour l’équipe.» Et aussi pour la réussite de ce duo.