Girondins: «Les gens qui m’ont sifflé, vous allez voir, ils vont m’applaudir», estime Diabaté
FOOTBALL L’attaquant des Girondins, qui va retrouver la compétition après deux mois d’absence, évoque le traitement spécial du public de Chaban-Delmas à son égard…
Avec lui, c’est tout ou rien. Cheikh Diabaté (25 ans) est la coqueluche du stade Chaban-Delmas. Héros des deux dernières fins de saisons (il qualifie Bordeaux pour la Ligue Europa en 2012 et inscrit un doublé en finale de Coupe de France en 2013), il a pourtant été copieusement sifflé à l’automne dernier après avoir raté des occasions de buts. Après deux mois de blessure, le Malien, qui va retrouver les terrains, revient sur ce rapport compliqué qu’il a avec les supporteurs bordelais qui ne lui pardonnent rien.
Le public vous a beaucoup critiqué lors de la fin de la première partie de saison, vous avez trouvé cela injuste?
Non, j’ai beaucoup de respect pour le public. Il faut savoir qu’à Bordeaux, on compte sur moi. Si l’équipe ne gagne pas, on peut dire que Cheikh n’a pas été bon. Je suis un joueur professionnel donc j’accepte les critiques. Je n’ai pas forcément besoin de trouver une excuse mais je sais qu’à un moment, j’ai forcé un peu car j’avais mal au genou. Je voulais arrêter car quand on a une blessure on ne peut pas être à 100% sur le terrain. Moi, j’ai forcé car il y avait un manque d’attaquant. Quand Jussiê a rejoué et marqué, je suis allé voir le coach en lui disant que je préférais arrêter pour me soigner car avec la douleur, je ne peux pas être bon à 100 %. Comme j’avais mal, je pouvais avoir des occasions mais je ne pouvais pas être bon dans le jeu. J’ai du caractère, je ne suis pas rancunier mais lorsque les gens disent que je ne suis pas bon, je veux leur prouver le contraire. J’ai toujours accepté les critiques.
Ce public ne vous pardonne rien tout de même…
Ce n’est pas qu’il ne me pardonne pas, c’est qu’il compte sur moi. Dès que je suis moins bon, forcément ils ne vont pas être contents. C’est difficile d’être bon tout le temps. Et puis, il n’y a pas que moi. Si l’équipe ne gagne pas, tout le monde est fautif.
Oui mais c’est souvent vous qui prenez le plus de critiques…
Ce n’est pas grave, j’accepte. Quand je me suis arrêté après la blessure, c’est bizarre parce que pleins de gens sont venus me dire, «Cheikh, il faut que tu reviennes, on ne gagne pas». Il y a des gens qui n'ont compris mon importance que lorsque je me suis blessé. La blessure m’a fait mal mais aussi du bien car des gens ont compris que ce n’était pas que de ma faute si on ne gagnait pas. C’était l’équipe qui passait une période difficile. Les gens qui m’ont sifflé, vous allez voir, ils vont m’applaudir! Donc qu’est ce que je peux dire? Ils m’ont déjà sifflé, et puis applaudit et puis encore sifflé... Moi, j’aime le public. J’ai besoin de lui pour être motivé.
Ce n’est pas une relation excessive?
Je ne prends pas ça en mal. C’est comme un enfant. Lorsqu’il fait quelque chose qui ne te plaît pas tu vas lui dire mais ça ne veut pas dire que tu ne l’aimes pas. C’est pareil pour moi. Les supporteurs me montrent que mes matchs n’ont pas forcément étés bons ou qu’ils l’ont été. Si je joue bien, ils vont m’applaudir, si je joue mal, non. C’est normal. Et ceux qui veulent siffler n’ont qu’à le faire, on ne peut pas être aimé par tout le monde.