Top 14: Rabah Slimani, le pilier made in Sarcelles

Romain Baheux
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Le pilier du Stade Français Rabah Slimani à l'entraînement le 24 octobre 2013.
Le pilier du Stade Français Rabah Slimani à l'entraînement le 24 octobre 2013. — V.WARTNER / 20 MINUTES

A quelques pas de chez Rabah Slimani, Philippe Christanval a donné son nom à l’un des terrains du club de football local. Comme l’ancien défenseur de l’équipe de France de football, le pilier du Stade Français a grandi à Sarcelles. Mais si le ballon rond apparaît comme une évidence dans cette cité du Val-d’Oise, on ne s’attend pas forcément à ce que le Stade Français, opposé ce samedi au Stade de France au Racing-Métro dans le derby francilien, y soit allé chercher l’un de ses joueurs. «Le rugby est venu un peu par hasard dans ma vie, c’est un sport que personne ne connaissait chez moi, raconte Slimani (24 ans), convoqué en stage chez les Bleus pour la première fois en septembre. Il a fallu convaincre mes parents de m’y inscrire.»

«Un sport que personne ne connaissait chez moi»

Repéré lors d’un tournoi scolaire, Rabah Slimani séduit les dirigeants du club local qui le persuadent de venir s’essayer au ballon ovale. «On l’a harcelé pour qu’il nous rejoigne. Il aime bouffer alors il venait au club pour prendre des goûters mais il s’est rapidement pris au jeu, sourit son ancien entraîneur à Sarcelles, Florian Kubiak. Devenir professionnel n’était pas sa priorité au départ.» Les performances du joueur vont pourtant inciter les recruteurs du Stade Français à venir se presser sur la main courante du stade de la ville du Val-d’Oise. «Il est tombé dans la bonne période, quand le Stade Français a commencé à faire confiance à ses jeunes», poursuit Kubiak.

Régulièrement, ses anciens éducateurs de Sarcelles reçoivent la visite du jeune homme, désormais bien installé dans l’effectif de Gonzalo Quesada. Qu’il le veuille ou non, Rabah Slimani est l’une des incarnations du rugby des cités dans le Top 14. «On fait forcément le rapprochement avec la banlieue, poursuit l’intéressé. On a beaucoup de bons éléments mais il faut tomber sur les bonnes personnes pour t’aider. Je suis content de venir de ces endroits dont on parle peu et souvent en négatif.» La tournée d’automne du XV de France pourrait lui permettre de représenter Sarcelles chez les Bleus. Et d’imiter à sa façon Philippe Christanval.