Réforme des retraites : Sophie Binet compte sur la mobilisation du 6 juin car « rien n’est écrit d’avance »

OPPOSITION L’intersyndicale appelle à manifester le 6 juin et les députés doivent procéder à un vote sur les retraites deux jours après

20 Minutes avec AFP
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, lors d'une manifestation à Paris le 1er mai 2023.
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, lors d'une manifestation à Paris le 1er mai 2023. — ISA HARSIN

Deux jours de la semaine qui s’ouvre sont entourés en rouge dans les agendas des opposants au texte du gouvernement sur les retraites : ceux de mardi et jeudi. « Rien n’est écrit d’avance » concernant la réforme et tout dépendra « du niveau de la mobilisation » lors de la prochaine journée d’action mardi, ainsi que « du vote le 8 juin » à l’Assemblée nationale, juge en effet la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, dans une interview au Journal du dimanche.

« Jusqu’ici, on a déjoué tous les pronostics. Cela fait six mois que l’intersyndicale est mobilisée, c’est énorme. Les suites dépendront du niveau de la mobilisation mardi et du vote le 8 juin. J’appelle donc tout le monde à descendre dans la rue », exhorte Sophie Binet, à deux jours de la 14e journée d’action à l’appel de l’intersyndicale.

« On a gagné la bataille des consciences »

« Nous avons marqué des points cruciaux : on a gagné la bataille des consciences, remis le syndicalisme au centre et fait perdre à Emmanuel Macron toute majorité sociale et politique. Et, oui, je le confirme : il est encore temps qu’il retrouve la raison et renonce à cette réforme », assure-t-elle.

Mais si les amendements des oppositions pour réintroduire l’abrogation du report de l’âge légal à 64 ans sont rejetés en vertu de l’article 40 de la Constitution, vidant de sa substance le vote de la proposition de loi Liot le 8 juin, « ce sera un pur scandale démocratique », avertit la responsable syndicale. « C’est inédit et cela créerait un lourd précédent », insiste-t-elle, se disant « très inquiète de la montée de l’extrême droite ». « Si elle arrive au pouvoir demain, ces manœuvres autoritaires pourront faire école ».

Interrogée sur les propos d’Emmanuel Macron qui a recadré la Première ministre pour avoir qualifié le RN d' « héritier de Pétain », elle juge que « c’est extrêmement choquant ». « Cela confirme qu’Emmanuel Macron fait la courte échelle à l’extrême droite alors qu’il a été élu pour lui faire barrage. Le RN n’a jamais été aussi élevé que depuis son accession au pouvoir. Il porte une responsabilité écrasante ».