Grève du 7 mars : Transports, écoles, raffineries… A quelles perturbations s’attendre ?

Au ralenti Dans les transports, la grève contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron pourrait durer 10 jours d’affilée, selon l’UNSA Ferroviaire

20 Minutes avec agence
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Grève du 7 mars : à quelles perturbations faut-il s'attendre ? — 20 Minutes

Une « journée noire » s’annonce mardi. Dans le cadre de la mobilisation qui se poursuit contre la controversée réforme des retraites, les huit principaux syndicats français et cinq organisations de jeunesse ont appelé à une grève sans précédent, avec le souhait de mettre « la France à l’arrêt ». En conséquence, de nombreuses perturbations sont à prévoir dans les secteurs des transports, des raffineries, ou encore dans les écoles.

Des transports paralysés

Du côté de la SNCF, les quatre syndicats représentatifs de la société ferroviaire ont appelé à une grève reconductible à partir de mardi. Selon Rémi Aufrère-Privel, représentant national du syndicat UNSA Ferroviaire, l’objectif est de « mener dix jours de grève d’affilée et bloquer Paris au moins deux week-ends ». La circulation des trains en France sera « très fortement perturbée » mardi, pour les TGV comme pour les TER, et « très perturbée » dans le métro et le RER en Ile-de-France, pour la sixième journée de grève nationale contre le projet de réforme des retraites, ont ainsi indiqué ce dimanche la SNCF et la RATP.

Le trafic sera « fortement perturbé sur l’ensemble des lignes opérées par SNCF Voyageurs », avec un train sur cinq en moyenne pour les TGV Inoui et Ouigo ainsi que pour les TER, selon la SNCF, dont l’ensemble des syndicats a appelé à un mouvement de grève reconductible. Thalys et Eurostar sont aussi concernés avec deux trains sur trois en moyenne, et les liaisons France-Allemagne et France-Espagne totalement interrompues.

Du côté des Intercités, il n’y aura « pas de circulation », de jour comme de nuit. La SNCF précise que son préavis commence le lundi 6 à partir de 19 heures. De son côté, la RATP prévoit elle « un trafic très perturbé » sur les réseaux RER et Métro et « perturbé sur les réseaux Bus et Tramway ». Pour en connaître le détail, c’est ci-dessous :


« Fermer totalement les écoles »

Dans l’éducation, l’intersyndicale a quant à elle appelé à « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services » ce mardi. Le mouvement pourrait également se durcir par la suite et se poursuivre sur la journée du 8 mars, journée internationale de luttes pour les droits des femmes. Et ce afin de « dénoncer l’injustice sociale majeure de cette réforme des retraites envers les femmes », a mis en avant l’intersyndicale du secteur.

Le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, ne donnera pas ses prévisions de grévistes pour les écoles maternelles et élémentaires avant lundi. A l’inverse, pas de chiffres attendus pour les collèges-lycées, les enseignants du second degré n’étant pas tenus de se déclarer grévistes quarante-huit heures avant. Toutefois, les perturbations dans l’ensemble des établissements s’annoncent fortes.

Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facs, où la mobilisation peine à décoller. Les organisations étudiantes et lycéennes ont appelé à « durcir le mouvement » contre la réforme avec une journée de mobilisation de la jeunesse le 9 mars.

Vers une nouvelle pénurie de carburant ?

La fédération CGT de la chimie (Fnic-CGT), qui comprend les raffineries, mais aussi l’industrie pétrochimique et les industries pharmaceutiques, rejoindra lundi soir la CGT-Energie dans ce mouvement de grève reconductible. Le mouvement « a vocation à s’étendre », « a minima jusqu’au 7 et a maxima jusqu’à la gagne », a averti samedi Sébastien Ménesplier, secrétaire général de la CGT Energie. Il a promis « une semaine noire dans l’énergie », avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours « des opérations Robin des Bois » à destination de la population (comme la coupure des radars routiers).

Dans l’énergie, le mouvement a ainsi démarré dès vendredi après-midi à l’appel de la CGT, en raison de l’ouverture du débat samedi au Sénat sur l’article 1 du texte, sur la suppression des régimes spéciaux de retraite, dont celui des énergéticiens. Dimanche en début d’après-midi, les réductions de production atteignaient près de 5.000 mégawatts, soit l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires. Dans l’hydraulique, les syndicats indiquent que les « machines ont été mises à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre » et que des piquets de grève ont été installés à Chassezac (Ardèche).

Dans les raffineries, la CGT a également appelé à la grève reconductible, avec pour objectif de « bloquer l’ensemble de l’économie », au niveau de la production, de la distribution et de l’importation de carburant, selon la CGT-Chimie. Dans un premier temps, les grévistes entendent bloquer les expéditions des raffineries vers les dépôts, mais si le mouvement venait à durer trois jours ou plus, il pourrait entraîner l’arrêt de raffineries. Celle de Donges (Loire-Atlantique), une des plus importantes de TotalEnergies, est déjà « en arrêt de production » en raison d’un problème électrique survenu le 27 février, selon la direction.

D’autres secteurs invités à participer

Enfin, les syndicats d’autres secteurs ont appelé à la grève reconductible, comme la CGT des services publics, ce qui pourrait avoir un impact sur la collecte et le tri des déchets, notamment à Paris. La CGT Transports a également appelé les livreurs des plateformes de livraison à domicile à rejoindre le mouvement.

Autre maillon, les avitailleurs ou « pompistes du ciel », chargés d’approvisionner les avions, sont également appelés à la grève dans les aéroports de la France entière. La CGT, premier syndicat du secteur, table sur un impact « immédiat ».. Enfin, toute la branche pétrole et chimie est appelée à faire grève, y compris dans le secteur pharmaceutique.

Nouveauté dans l’industrie, l’appel à la grève dans l’ensemble de la métallurgie et notamment chez les géants du secteur : aéronautique, automobile et sidérurgie sont toutes concernées par une grève que le syndicat de branche espère voir reconduite. Les syndicats CGT de Thales, Valeo, Stellantis, ArcelorMittal, Forvia, Airbus, Safran et Renault ont notamment appelé à se mobiliser. Dans le secteur de l’agroalimentaire, la CGT appelle les grands sucriers français à se mettre à l’arrêt à partir de mardi.