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Réforme des retraites : Gérald Darmanin annonce 11.000 policiers et gendarmes mobilisés dans toute la France demain
débats Retrouvez toutes les informations sur la contestation de la réforme des retraites de ce lundi 6 février 2023
L’ESSENTIEL
- Un hémicycle archicomble et deux motions des oppositions… Le débat sur la réforme des retraites a été lancé dans une ambiance houleuse ce lundi à l’Assemblée nationale et va se poursuivre pendant deux semaines, sous la pression des opposants qui organisent deux nouvelles journées de mobilisation.
- A l’approche de deux journées d’action, mardi et samedi à l’appel de l’intersyndicale, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne était à l’Élysée lundi matin pour sa réunion hebdomadaire avec le président de la République et le gouvernement continue de marteler que le report de l’âge légal n’est pas négociable.
- Par 292 voix contre 243, et 3 abstentions, les députés ont repoussé une motion de rejet de l’ensemble du projet de loi portée par les insoumis. Puis une motion du groupe RN demandant un référendum a été rejetée par 272 voix contre 101. Sébastien Chenu a plaidé en vain pour « donner la parole aux Français » sur une réforme perçue comme « inutile et inéquitable ».
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Onze mille policiers et gendarmes seront mobilisés partout en France mardi, dont 4.000 à Paris, pour encadrer la troisième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, a annoncé lundi sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Il s’agit du même dispositif que celui déployé mardi 31 janvier lors de la précédente journée d’actions contre le texte, dont l’examen en hémicycle à l’Assemblée nationale a débuté lundi.
Selon une source sécuritaire, les autorités s’attendent mardi à une mobilisation oscillant entre 900.000 et 1,1 million de personnes, dont 70.000 au maximum à Paris où le cortège défilera entre les places de l’Opéra et de la Bastille. Plus de 1.000 gilets jaunes et 400 radicaux, comme lors des deux premières journées d’actions, sont attendus dans la capitale, selon la même source.
Les débats reprendront à 21h30 dans l'hémicycle.
« Seulement 50 voix d’écart bloquent la motion de rejet de la retraite à 64 ans présentée par Mathilde Panot. Macron a eu chaud. La liste de ses complices LR est publiée au journal officiel », a tweeté Jean-Luc Mélenchon.
L’Assemblée nationale a rejeté lundi soir une demande de référendum du RN pour contester la réforme des retraites, aux premières heures du débat sur le projet de loi du gouvernement.
Cette motion référendaire a été repoussée par 272 voix contre 101. La gauche avait déserté l’hémicycle pour dénoncer une «mascarade», car la Nupes souhaitait qu’une autre motion soit soumise au vote : celle de la gauche ou celle initiée dans la journée par le petit groupe indépendant Liot.
À la vue des débats houleux qui ont pris place cet après-midi à l’Assemblée, le porte-parole du gouvernement estime que « ça part assez mal ». Interrogé par France Info, il ajoute : « Je ne confonds pas l’Assemblée nationale et la rue. L’Assemblée nationale est la maison du peuple. Le ton peut monter mais on ne bloque pas les débats. On est capable de ne pas s’invectiver. »
La cheffe de file du RN a dénoncé dans l’hémicycle des « messages frauduleux » qu’auraient reçus « quatre ou cinq » députés de son groupe indiquant « que l’un de leurs enfants était hospitalisé ». « Il s’agit d’une manœuvre visant à distraire les députés de leur présence et empêcher la présentation de notre motion », affirme-t-elle.
« Que des gens osent utiliser ce type de méthodes est lamentable », a-t-elle fustigé, au moment où l’Assemblée devait se prononcer sur une demande de référendum portée par le RN, hostile à la réforme des retraites.
Les députés vont désormais examiner la motion de référendum déposée par le Rassemblement national.
L’Assemblée nationale a repoussé, par 292 voix contre 243, une motion LFI demandant le rejet de l’ensemble de la réforme des retraites, à l’ouverture des débats sur le projet du gouvernement.
A l’appui de la motion, la cheffe de file du groupe des insoumis Mathilde Panot avait fustigé un projet qui « aggrave le chaos » pour des Français déjà confrontés à de nombreuses difficultés. Les élus de la Nupes et du RN ont apporté leurs voix, mais pas ceux de LR.
Dans une concession de dernière minute, Elisabeth Borne a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, une extension du dispositif carrières longues.
« Comment un travailleur qui débute à 20 ans pourrait valider 5 trimestres avant ses 21 ans comme l’impose le dispositif carrière longue ? », s’interroge Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains, estimant qu’il s’agit d’une « tromperie » du gouvernement. L’exécutif a besoin des voix des Républicains pour faire passer sa réforme des retraites et tente de les convaincre.
« Entre l’ego du président de la République et l’intérêt général il faut choisir », a tancé Mathilde Panot la cheffe de file des députés Insoumis, qui fait écho à la phrase prononcée plus tôt par Gabriel Attal, le ministre délégué aux Comptes publics qui estimait que l’exécutif avait fait « le choix entre la vérité et la dissimulation ».
« Avec cette motion de rejet, nous vous donnons l’occasion d’arrêter le chaos délibéré », a martelé Mathilde Panot. « Soyons clairs : cette réforme n’est ni faite ni à faire. Mais c’est dans une période de chaos que vous aggravez le chaos », a fustigé Mathilde Panot.
La station de ski de la Gourette, dans les Pyrénées-Atlantiques, sera fermée mardi en raison du mouvement de grève nationale contre la réforme des retraites, ont annoncé lundi ses responsables. «Il y a essentiellement une mobilisation du service des pistes, nous empêchant d’ouvrir la station», explique Claude Weiss, responsable commercial ESPA (Etablissement public des stations d’altitude).
«Environ 90% des pisteurs secouristes sont en grève», précise Jean-François Esquerre, responsable de la Gourette. Cela représente une «minorité» du personnel de la station, mais cela suffit à empêcher d’assurer la sécurité des skieurs, ajoute-t-il. Cette mobilisation sociale est inédite à la Gourette, une station qui n’a connu jusqu’à maintenant que des débrayages - des grèves de très courte durée, de quelques heures seulement, selon Jean-François Esquerre.
Certains cadres du camp présidentiel évoquent la possibilité de marquer une rupture avec « un gros remaniement post-retraites ».
L’Elysée plaide pour « un nouvel élan, un nouveau souffle », explique une figure de la majorité. Dans ce scénario, le chef de l’Etat, « agacé » par les ministres qui peinent à émerger, conserverait Elisabeth Borne à la tête du gouvernement mais changerait beaucoup d’autres membres, tout en resserrant des effectifs aujourd’hui pléthoriques, poursuit-elle. D’autres continuent d’affirmer que la vraie césure du quinquennat interviendra plus tard, en 2024, après les élections européennes et les Jeux olympiques.
La circulation des métros et RER sera « très perturbée » dans le métro et le RER mardi pour la troisième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, malgré une nette amélioration par rapport aux deux journées précédentes, selon la RATP. Aucune ligne de métro ne devrait être entièrement fermée. Les lignes 8 et 13 ne seront ouvertes qu’à des heures de pointe élargies - de 6h30 à 09h30 et de 16h30 à 19h30 - sur une partie de leur parcours, avec 1 rame sur 3.
Les lignes 3, 10 et 11 fonctionneront également à des heures de pointe élargies - très variables -, mais sur toute leur longueur, avec 1 rame sur 2 ou 1 rame sur 3. Les lignes 2, 5, 6, 7, 7bis, 9 et 12 fonctionneront toute la journée de 5h30 ou 06 heures à 20 heures, 21H00 ou 22 heures, avec 1 rame sur 3 dans le pire des cas, 2 sur 5 au mieux. La ligne 4, partiellement automatisée, roulera toute la journée, avec 1 rame sur 2. Les lignes 1 et 14, automatisées, ainsi que la ligne 3bis, fonctionneront normalement.
« Si on ne fait rien, les pensions de retraite ne seront bientôt plus financées et baisseront mécaniquement », a jugé Gabriel Attal. « N’ayons pas peur de le dire : en matière de retraites, mesdames et messieurs les députés, c’est la réforme ou la faillite ! », a lancé le ministre délégué aux Comptes publics.
Gabriel Attal, qui s’exprimait juste après le ministre du Travail Olivier Dussopt, a assuré que le gouvernement était « désireux d’agir pour les Français qui travaillent », fustigeant à gauche « le camp de l’asphyxie fiscale et du blocage », qui a une « obsession de taxer », « taxer tout le monde, taxer tout le temps, taxer toujours ».
La SNCF a annoncé lundi prévoir un trafic « perturbé » dans les trains de banlieue d’Île-de-France mercredi, jour où deux syndicats, la CGT Cheminots et SUD Rail, appellent à cesser le travail contre la réforme des retraites.
Le trafic en Île-de-France sera en revanche « très perturbé » mardi, troisième journée intersyndicale de mobilisation contre la réforme avec un appel à la grève de tous les syndicats de cheminots, selon la compagnie publique.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics a pris la parole à la suite d’Olivier Dussopt. « Nous voilà à l’heure ou sur l’intérêt électoral, il faudra faire primer l’intérêt général », martèle Gabriel Attal qui assure que l’exécutif fait « le choix entre la vérité et la dissimulation ». Le ministre accuse la Nupes d’être « un parti d’imposition avant d’être un parti d’opposition » et de n’avoir pour seul projet « taxer, taxer, taxer ».
Le gouvernement est encore prêt à « améliorer » son projet de réforme, notamment pour agir sur l’emploi des seniors ou les pensions des femmes, a assuré le ministre du Travail Olivier Dussopt lundi devant l’Assemblée.
« Avec la Première ministre, nous savons les désaccords qui persistent » mais « nous voulons rester ouverts à des améliorations », a dit le ministre, dont le discours a été chahuté par les oppositions.
Jean-Luc Mélenchon, qui n’est plus député, s’est indigné de la décision de la présidente de l’Assemblée nationale de ne pas soumettre au vote la motion référendaire de dernière minute des élus de l’opposition (tous, sauf le Rassemblement national). Le chef des Insoumis a dénoncé un « coup de force » et ce qu’il estime être le non-respect de l’application du règlement de l’Assemblée.
« C’est avec fierté, qu’au nom du gouvernement, je présente une réforme d’équité et de progrès », lance le ministre du Travail Olivier Dussopt devant les députés dont certains s’indignent de cette affirmation, lançant des « menteur » ou « vendu », d’après notre journaliste politique sur place Rachel Garrat-Valcarcel.
« Nous devons améliorer notre modèle social, le travail est le meileur outil pour l'atteindre », a jugé le ministre du Travail Olivier Dussopt devant l'Assemblée nationale.
« Toutes les malices, toutes les contre-vérités » ne cacheront pas « que notre système est structurellement déficitaire », affirme le ministre du Travail Olivier Dussopt.
« C’est un effort », admet le ministre du Travail, un élément de langage fréquent des membres du gouvernement. Mais c’est aussi « une première étape pour parler de notre rapport au travail » et tendre, ensuite, au plein-emploi, déclare Olivier Dussopt. « Quand on parle de retraite, on parle d’une question intime, fondamentale », souligne-t-il estimant qu’il « faut sortir des débats cloisonnés » et penser à « l’équilibre du système ».
« Cette réforme, j’y crois profondément car je crois profondément à la légitimité des urnes », lance Olivier Dussopt devant les députés. « Nous avons une conviction, cette conviction c’est celle de la majorité : le travail est la meilleure des armes, le meilleur des outils pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale », a-t-il ajouté.
De très nombreux députés sont venus à l'Assemblée nationale ce lundi avec, comme arme, le règlement de l'Assemblée nationale comme ici dans les mains Sébastien Jumel, députée de la Nupes.
« On n'est pas dans un amphi, on n'est pas dans une manif », s'étrangle de colère la présidente de l'Assemblée nationale.
La présidente de l’Assemblée nationale a décidé de refuser d’examiner la dernière motion référendaire dont nous vous parlions plus tôt, provoquant la colère des élus de gauche. Quand le ministre du Travail a tenté de prendre la parole, lançant : « Nous y sommes », de nombreux députés ont fait claquer leurs pupitres rendant son discours inaudible.
Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, a demandé une suspension de cinq minutes tant les débats sont houleux et alors que la prise de parole du ministre du Travail Olivier Dussopt était impossible.
L’arithmétique parlementaire est sans appel : si une majorité se dégage en faveur de ce projet très contesté, elle sera ric-rac. L’exécutif espère rallier les députés récalcitrants de son propre camp mais aussi la plupart des élus Les Républicains, sans trop dénaturer sa réforme à force de concessions et malgré une très forte mobilisation dans la rue. En cas de réussite, Emmanuel Macron sera pressé de passer à autre chose.
L’Elysée a déjà commencé à esquisser les chantiers de l’après-retraites, pour dépeindre un président « concentré sur l’agenda des réformes » - sous-entendu, les autres : éducation, santé, climat, immigration, institutions… En Macronie, la petite musique sur un nouvel acte du quinquennat s’amplifie. Une fois « engagés les projets de temps long qui vont permettre à la France de faire face aux défis du siècle », Emmanuel Macron pourra consacrer la fin de son dernier mandat à “améliorer la vie des gens”, veut croire un membre de son entourage.
Marine Le Pen a raillé lundi une « négociation de marchands de tapis » entre le gouvernement et LR sur la réforme des retraites, au lendemain du geste d’Elisabeth Borne sur les carrières longues.
« Je suis convaincue qu’il y aura un nombre important de députés LR qui s’opposeront à cette réforme », dont l’examen devait commencer lundi après-midi à l’Assemblée nationale, « et je m’en réjouis », a ajouté la présidente du groupe RN, lors d’une conférence de presse.
« Comme la Première ministre a expliqué que le report de l’âge de départ à la retraite de deux ans n’était pas négociable et qu’aucune mesure ne pourra contrebalancer l’injustice et le caractère antisocial de cette mesure, il n’y a donc plus de discussion possible, nous devons rejeter ce texte », a déclaré Marine Le Pen ce lundi alors que s’ouvrent les débats dans l’Hémicycle.
« Nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que ce texte ne soit pas voté en l’état », a martelé la dirigeante d'extrême droite.
Notre journaliste Guillaume Novello se trouve à Saclay pour suivre le déplacement de la Première ministre Elisabeth Borne qui inaugure ce lundi le centre de recherche Danone. Alors que l’Assemblée nationale s’empare enfin de la très contestée réforme des retraites, il est « possible qu’on parle plus de retraites que de saucisse », souligne-t-il sur Twitter.
Notre journaliste politique Rachel Garrat-Valcarcel est à l’Assemblée nationale pour suivre le débat houleux qui démarre ce lundi sur la réforme des retraites. Voici sa première analyse, celle du calme avant la tempête.
La grève dans le secteur de l’énergie a provoqué lundi quelques baisses de charge dans les centrales nucléaires d’EDF, à la veille de la journée nationale d’action contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes.
Les centrales de Chinon (Indre-et-Loire) et Paluel (Seine-Maritime) « sont mobilisées ce matin », a indiqué la fédération CGT de l’énergie, selon laquelle le mouvement « devrait s’accroître en fin de journée » contre cette réforme qui vise notamment à reporter de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite et dont l’examen démarre lundi après-midi à l’Assemblée nationale.
Le mouvement entraînait une baisse de production de près de moitié au réacteur numéro 2 de Paluel, avec « 700 MW disponibles » contre 1,330 MW de puissance maximale, selon un message diffusé par EDF. Mardi dernier, jusqu’à l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires avait été perdu en production d’électricité en France.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a estimé lundi qu’une adoption du projet de réforme des retraites poserait « un problème démocratique » et prévenu que dans ce cas, son syndicat poursuivra la mobilisation. « Les députés sont censés représenter le peuple. Or quand ils votent des lois qui sont contraires à ce que veut le peuple, il y a un problème démocratique », a affirmé le responsable syndical sur France 2.
« On ne peut pas se faire élire pour cinq ans et pendant cinq ans faire ce qu’on veut. Il me semble qu’il y a quelques manifestations en ce moment, il y en aura encore une demain, il y en aura une samedi, il y a des grèves, il y a des sondages », « c’est ça qu’il faut écouter », a-t-il déclaré. « Pour nous, comme pour tous les syndicats, [le recul de l’âge de départ à] 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation, ce n’est pas acceptable », a rappelé Philippe Martinez. « On compte sur le fait qu’il y ait des mobilisations pour que les élus de la République prennent en compte l’avis des citoyens ».
Le député socialiste Jérôme Guedj a souhaité lundi que le débat parlementaire, qui débute lundi à l’Assemblée nationale, serve à « alimenter la mobilisation sociale » contre la réforme des retraites et parler « concrètement » des conséquences pour les Français.
« J’espère (…) que le travail parlementaire va permettre d’alimenter la mobilisation sociale parce que cette réforme des retraites, elle est frappée du syndrome Dracula qui n’aime pas être mis à la lumière », a expliqué sur France Inter le député de l’Essonne.
Le débat va de « parler concrètement des conséquences pour les Français et les vies brisées que ça va représenter pour telle ou telle catégorie de Français », a-t-il ajouté.
L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans, commerçants et professions libérales, a demandé lundi dans un communiqué que « les actifs qui ont commencé tôt soient soumis à la même durée d’activité que les autres ». La troisième organisation patronale française avait soutenu le projet de réforme des retraites lors de sa présentation le mois dernier, déclarant son « adhésion » à des mesures « de responsabilité » et soulignant que le report de l’âge légal à 64 ans permettait « d’écarter » l’augmentation des cotisations et la baisse des pensions.
Aujourd’hui, l’U2P estime qu'« une mesure injuste est apparue depuis au grand jour, sans qu’elle ait été annoncée lors des concertations préalables : les actifs qui ont commencé à travailler tôt, notamment les carrières longues, bien que bénéficiant de la possibilité de partir avant l’âge légal, seraient amenés à travailler 44 ans, soit un an de plus que les autres actifs ». Répondant à une demande des députés LR, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé dimanche que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourraient partir après 43 ans de cotisations, soit à 63 ans.
Les syndicats représentatifs de la SNCF n’appellent pas à la grève samedi, quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, mais enjoignent les cheminots « à participer aux manifestations sur tout le territoire », ont-ils annoncé lundi.
A l’exception de l’Ile-de-France et de l’Occitanie, la plupart du pays sera en vacances samedi, premier jour de congés pour la zone B. Les syndicats ont décidé de ne pas pénaliser les voyageurs et dénoncent « les polémiques démagogiques sur le droit de grève » lancées selon eux par le gouvernement.
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a estimé lundi que l’instauration d’un service minimum dans les transports était « un slogan », alors que des sénateurs LR ont l’intention de déposer un projet de loi pour interdire de faire grève les jours de grande affluence.
« Je n’aime pas les slogans et les débats ressassés. Le service minimum, c’est un slogan, en réalité », a déclaré Clément Beaune sur LCI. Une dizaine de sénateurs LR ont annoncé dimanche une proposition de loi « pour interdire la grève dans les transports les jours fériés et lors des départs et retours de vacances », évoquant « la gréviculture française ». « Je suis pragmatique et je veux bien qu’on regarde », a indiqué le ministre, remarquant cependant que « le débat a [déjà] eu lieu » sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
La « loi sur le service minimum » de 2007, qui n’a en réalité instauré qu’un service prévisible en cas de grève, pourrait être améliorée, a-t-il dit, jugeant le débat « compliqué » et insistant sur une solution « respectueuse du droit de grève, qui est un droit constitutionnel (…), et de manière efficace avec la boussole qui est la protection des usagers ».
Un hémicycle archicomble et deux motions des oppositions... Le débat sur la réforme des retraites est lancé lundi à l'Assemblée nationale pour deux semaines à haut risque, sous la pression des opposants qui organisent deux nouvelles journées de mobilisation.
Le coup d'envoi des débats sera donné à 16 heures pour cette bataille autour du report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ, réforme phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé lundi sur France Inter qu’il n’y avait « plus aucune raison » pour les députés Les Républicains de ne pas voter la réforme des retraites après la dernière concession du gouvernement. A la demande des députés LR, Elisabeth Borne a annoncé au JDD ce week-end que ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourraient partir à 63 ans.
« Je ne vois donc plus aucune raison, si on est honnête, si on est cohérent par rapport à ses convictions pour les députés Les Républicains de ne pas voter cette réforme », a déclaré Bruno Le Maire. Il a rappelé que pour rallier LR à son projet de réforme, le gouvernement avait déjà opté pour un relèvement de l’âge de départ en retraite à 64 ans au lieu de 65 ainsi que pour un élargissement de la pension minimum à 1.200 euros aux personnes déjà parties à la retraite.
Bonjour à toutes et à tous ! Alors que la contestation dans la rue a débuté dès le 19 janvier, le débat sur la réforme des retraites fait son entrée parlementaire ce lundi. 20 Minutes se mobilise avec ce live pour vous faire suivre le coup d’envoi de ces deux semaines à haut risque pour l’exécutif, sous la pression des opposants qui organisent deux nouvelles journées de mobilisation.