Définition : D’où vient l’expression « faire les 400 coups » ?

Français Vous connaissez sans doute cette expression, mais connaissez-vous son origine ? On vous explique ça… en moins de 400 mots

20 Minutes avec agences
Définition : D’où vient l’expression « faire les 400 coups » ?
Définition : D’où vient l’expression « faire les 400 coups » ? — Syspeo / Sipa
  • « Faire les 400 coups » signifie enchaîner les bêtises ou les actes délinquants.
  • L’expression serait née à Montauban au XVIIe siècle.
  • La légende dont elle provient est contestée par les historiens.

Sorti en 1959, Les Quatre Cents Coups est un film fondateur de la Nouvelle Vague et le premier long métrage du mythique François Truffaut. Mais l’expression « faire les 400 coups » est bien plus ancienne, puisqu’elle remonte au XVIIe siècle. Et si, aujourd’hui, Montauban célèbre chaque année la Fête des 400 coups, c’est parce que cette ville occitane a vu naître la locution.

Une bêtise de roi

Selon la légende, tout aurait commencé aux alentours de 1621. Alors en guerre contre les protestants, Louis XIII aurait assiégé la ville de Montauban. Afin de faire céder l’ennemi, il l’aurait bombardée de 400 coups de canon, interrompant des habitants en pleines festivités. Malheureusement pour le monarque, l’opération n’aurait eu aucun effet, ne faisant que renforcer la détermination des Montalbanais à lui résister. Quelques jours plus tard, le roi aurait ordonné à ses troupes de se retirer.

Une histoire fantasmée

Les historiens contestent fortement cette version des faits. D’une part, l’artillerie de Louis XIII se limitait apparemment à 59 pièces. D’autre part, les protestants d’alors étaient peu enclins à faire la fête. Certains auteurs n’ont d’ailleurs pas hésité à donner d’autres chiffres, Zola et Proust évoquant 119 coups (certes, pas à propos de l’évènement lui-même, mais comme une variante de l’expression « faire les 400 coups »).

Vrai ou faux, qu’est-ce que ça veut dire ?

Toujours est-il que les 400 coups de canon de Louis XIII ont vite été associés aux notions d’échec et d’ânerie. Il n’en fallait pas plus pour que « faire les 400 coups » devienne synonyme de « mener une vie dissolue », « faire n’importe quoi » ou, en d’autres termes, enchaîner les bêtises ou les délits.