Agression antisémite de Villeurbanne: Deux auteurs présumés en garde à vue
FAIT-DIVERS Deux jeunes de 19 et 22 ans se sont présentés spontanément à la police...
L’enquête sur l’agression antisémite de trois jeunes samedi vers 18 h 30 à Villeurbanne près de Lyon, qui depuis dimanche mobilise trente fonctionnaires de police, a clairement progressé ce mercredi. Après l’échec des interpellations prévues ce matin dans le quartier, liée selon le procureur de la République de Lyon Marc Cimamonti à la présence de nombreux journalistes, deux des trois auteurs présumés de l’agression se sont rendus en début d’après-midi. «Ils sont en garde à vue depuis 14h 05 et 14 h45», a précisé le procureur.
Ces deux jeunes de 19 et 22 ans habitent dans le même quartier que les trois garçons frappés à coups de marteau et de barres de fer alors qu’ils se rendaient à un office religieux donné à l’école juive Beth Menahem.
Un troisième homme actuellement recherché
«Ce sont des délinquants de bas niveau, connu pour de petites infractions mais pas forcément des faits de violence», ajoute Albert Dourtre, directeur de la direction départementale de la sécurité publique du Rhône. Un troisième homme, plus âgé selon le procureur, est toujours activement recherché. «Il s’agirait de l’auteur principal selon les éléments dont nous disposons aujourd’hui, celui qui serait à l’origine de l’agression et qui aurait pu porter un coup de marteau», ajoute Marc Cimamonti, selon lequel le caractère antisémite du passage à tabac ne fait pas de doute.
«Ces violences ont été commises parce que les victimes étaient de confession juive», estime le magistrat rappelant que les auteurs seront poursuivis pour «violences aggravées» par plusieurs circonstances dont «l’appartenance religieuse des victimes» et « l’utilisation d’armes par destination». Des faits pour lesquels les auteurs présumés encourent 7 ans d’emprisonnement.
La police assure «la plus totale discrétion» aux témoins
Les investigations se poursuivent également pour retrouver la totalité des personnes impliquées dans cette agression, à laquelle a participé samedi une dizaine de personnes. Albert Dourtre a lancé un appel à témoins, invitant toutes les personnes susceptibles d’avoir assisté à l’agression à contacter le commissariat de Villeurbanne ou l’Hôtel de police de Lyon. «Les procédures de ce genre sont toujours des enquêtes difficiles. Les témoignages sont plus difficiles à recueillir lorsqu’il y a une forte couverture médiatique», explique le procureur.
«Mais le témoignage sous X garantie un total anonymat», rappelle le directeur de la DDSP, assurant aux témoins de la scène «la plus totale discrétion».