Paris: Le chef de la police du IVe visé par deux enquêtes pour conduite en état d'ivresse présumée
FAITS-DIVERS Début mai, le «commissaire fêtard» a été arrêté en pleine nuit, alors qu'il remontait une voie de bus en brûlant des feux rouges. En août 2011, il avait déjà renversé un cycliste au pont d'Austerlitz...
Deux affaires qui font désordre. Le commissaire central de police du IVe arrondissement de Paris, Dominique Dague, 49 ans, est visé par deux enquêtes, ouvertes par le parquet de Paris et l'Inspection générale des service (IGS, la police des polices), dans le cadre d’affaires de conduite en état d'ivresse présumée, révèle Le Parisien ce jeudi.
Début mai, le «patron» de l’hôtel de police du boulevard Bourdon est arrêté par les hommes de la BAC (brigade anticriminalité) de nuit de Paris à 2h du matin dans le IIIe arrondissement. Celui que certains surnomment le «commissaire fêtard», ivre, vient de remonter une voie de bus en brûlant des feux rouges. Il est à bord d’une voiture de l’administration policière alors qu’il n'est pas en service. L’alcootest se révèle positif.
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Sur décision de la préfecture, il n’est pas placé en garde à vue, mais est raccompagné chez lui. Ce n’est que le lendemain qu’un haut fonctionnaire insiste en préfecture pour que le parquet et l’IGS soient saisis, affirme Le Parisien. L’IGS rapproche alors cette affaire d’une précédente, survenue le week-end du 15 août 2011. Vers minuit, Dominique Dague, qui n’était là encore pas en service, avait renversé un cycliste au pont d’Austerlitz, entre les XIIIe et Ve arrondissements. Les pompiers transfèrent le cycliste, qui souffre d’un traumatisme crânien, à l’hôpital.
Le commissaire décide pour sa part de faire venir les hommes de son commissariat pour l’alcootest, qui se révélera négatif. «Déontologiquement, le commissaire n’avait pas à choisir ses policiers. Il aurait dû avertir l’état-major de Paris qui aurait saisi la BAC de nuit de l’arrondissement compétente», indique au Parisien un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur sous couvert de l’anonymat.
De fait, les enquêteurs de l’IGS doutent du résultat de l’alcootest, et comptent interroger les policiers que le commissaire a fait venir ce soir-là: ils auraient en effet retrouvé la patronne du café fréquenté par le commissaire, qui aurait confirmé que ce soir-là, son client était parti en voiture, ivre. Si la préfecture se borne à confirmer «qu’il y a bien une enquête de l’IGS en cours», mais qu’il faut attendre les «conclusions», un haut fonctionnaire des services de l’Etat affirme au quotidien «qu’il y aura bien des poursuites judiciaires et administratives».