Meurtre des moines de Tibéhirine: Le juge Trévidic veut autopsier les crânes

ENQUÊTE rès de 16 ans après le meurtre des sept hommes...

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Le juge chargé de l'enquête sur la mort en 1996 en Algérie des moines de Tibéhirine devait entendre mercredi à Amsterdam un ex-militaire algérien qui a désigné la Sécurité militaire algérienne comme responsable de leur disparition, selon une source proche du dossier.
Le juge chargé de l'enquête sur la mort en 1996 en Algérie des moines de Tibéhirine devait entendre mercredi à Amsterdam un ex-militaire algérien qui a désigné la Sécurité militaire algérienne comme responsable de leur disparition, selon une source proche du dossier. — AFP/Archives

L'enquête autour du meurtre des moines de Tibéhirine en 1996 est relancée. Le juge Marc Trévidic veut se rendre en Algérie pour exhumer et autopsier les crânes des sept hommes - leurs corps n'ont jamais été retrouvés- , selon une information de Marianne à paraître samedi et confirmée à l'AFP par une source proche du dossier.

Le juge Trévidic a adressé une commission rogatoire internationale à l'Algérie, rédigée le 16 décembre et traduite en arabe, précisant sa demande d'autopsie et la vingtaine de témoins qu'il souhaite entendre sur place, précise l'hebdomadaire.

Assentiment des familles

Il entend se rendre à Tibéhirine, exhumer les têtes, pratiquer une expertise ADN pour identifier les victimes, puis réaliser l'autopsie avec deux médecins légistes, un expert en empreintes génétiques et un photographe de l'identité judiciaire, avant de remettre les cercueils en terre, ajoute-t-il. Le juge Trévidic a réuni en octobre les familles des victimes pour leur exposer sa démarche et obtenir leur assentiment.

Les sept moines de l'Ordre de Citeaux de la stricte observance avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Medea. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat des moines.

Leurs têtes avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne mais leurs corps ne l'ont jamais été. Une autopsie de ces têtes pourrait permettre au juge de recueillir des indices sur les conditions de leur mort. Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger vers une bavure de l'armée algérienne.