Guerre des nerfs entre Paris et Alger dans la lutte antiterroriste

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Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, était à Alger.
Dimanche, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, était à Alger. — REUTERS

   Rien ou presque n'a filtré de la visite éclair à Alger, dimanche, du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Flanqué du patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, le premier flic de France a rencontré le Premier ministre algérien, mais n'a pu s'entretenir, comme il l'espérait, avec le président Bouteflika. Au menu des discussions : les relations toujours complexes entre les deux pays, les questions d'immi­gration mais aussi – et surtout – celles liées aux activités des groupes terroristes dans le Sahara. L'enlèvement de deux nouveaux otages français semble avoir accéléré les pressions hexagonales sur Alger, qui est censé coordonner la lutte antiterroriste depuis Tamanrasset, dans le sud du pays, en liaison avec les autres pays concernés (Mali, Niger, Mauritanie). De fait, Paris plaide auprès de ses partenaires européens (surtout britanniques) pour la construction d'une base militaire occidentale situé au nord du Mali, près de la frontière algérienne, destinée à combattre les insurgés d'Al-Qaida et leurs agissements dans la région. La France, ancienne puissance coloniale, déployée militairement à ses portes par le Sud ? Une hypothèse impossible à imaginer pour l'Algérie d'aujourd'hui – plutôt proche des Etats-Unis et de la Chine  –, dont les généraux se montrent déjà très inquiets de l'emprise franco-britannique sur la révolution libyenne voisine. Un pays en quête d'influence dans la région donc, et que l'on soupçonne d'avoir accueilli à bras ouverts une colonne de 400 ex-miliciens touaregs pro-Kadhafi, armés jusqu'aux dents, dans le courant du mois d'octobre.S. B.