Fuites au bac S: L'homme soupçonné d'être la «source» a été interpellé
ENQUETE Son fils, soupçonné d'avoir montré l'exercice de probabilités à l'un des trois jeunes mis en examen samedi, avait été interpellé à la mi-journée...
Dernière info / 21h30: L'homme soupçonné d'être la «source» de la fuite d'un exercice au bac S a été interpellé lundi en début de soirée dans le Gard, annonce l'AFP, confirmant une information d'Europe 1. Cet employé dans une société de maintenance travaillant pour divers imprimeries est le père du jeune homme interpellé à la mi-journée et la cinquième personne mise en cause dans cette enquête menée par la BRDP. Selon les divers auditions des personnes déjà interpellées, il aurait dérobé le sujet de mathématiques dans l'une des imprimeries chargées par le ministère de l'Education nationale de l'impression de sujets du baccalauréat.
L'enquête sur les fuites au baccalauréat s'est accélérée lundi avec l'interpellation d'un quatrième jeune, dont le père travaille pour une imprimerie et serait la «source» de toute l'affaire qui a ébranlé l'examen symbole du système éducatif français.
Le jeune homme, arrêté dans le Val-d'Oise et en garde à vue depuis la mi-journée, est resté peu disert devant les policiers, selon une source proche de l'enquête. Les enquêteurs espèrent que son père, travaillant dans une imprimerie ou pour la chaîne d'approvisionnement des imprimés du bac dans le sud de la France, se présentera spontanément à la police, a dit une source judiciaire.
Cette nouvelle avancée de l'enquête sur une fraude à l'épreuve de mathématiques du bac S, ouverte le 22 juin par le parquet de Paris après une plainte du ministère d'Education, survient après la mise en examen samedi de trois jeunes gens, tous majeurs. Ils ont été laissés libres, contre l'avis du parquet.
Le père «ciblé» par les enquêteurs
Les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne cherchaient la «source» de la fuite afin de boucler une enquête conduite rapidement, ont expliqué des sources proches de l'enquête.
Les auditions des personnes mises en examen ont en effet permis de «cibler» le père, toujours recherché, et son fils arrêté.
Ce dernier est soupçonné d'avoir montré le document original de l'exercice de probabilité de l'épreuve de maths à l'un des trois mis en examen, «lequel l'a pris en photo», selon les mêmes sources.
Le père aurait «sorti» l'original de l'énoncé d'une imprimerie, dans des circonstances mystérieuses et pour des «motivations sur lesquelles il devra s'expliquer», a poursuivi l'une des sources.
Envoi de la photo du sujet par MMS
Les trois jeunes majeurs, dont un lycéen passant le bac S cette année, ont été mis en examen pour fraudes aux examens, recel de violation de secret professionnel et recel d'abus de confiance.
L'un deux, qui a reconnu avoir pris la photo de l'exercice de probabilités avec son téléphone portable avant de l'envoyer par MMS, a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon son avocat, Olivier Morice, il «n'a jamais été dans une imprimerie pour voler un document».
«Il l'a eu en sa possession de la part d'un de ses camarades. C'est un document qui n'avait pas la présentation d'un document officiel», a-t-il expliqué.
Toute cette affaire, qui provoque des remous pour l'examen phare en France, se concentre «autour d'un lycée du Val-d'Oise», l'établissement Charles-Baudelaire à Fosses, où les suspects qui «ont étudié ou étudient encore (...) n'ont pas mesuré les conséquences de leurs actes», a expliqué une source proche de l'enquête.
L'annulation de l'exercice approuvée par Sarkozy
Lundi, le président Nicolas Sarkozy a assuré qu'il «soutenait parfaitement» son ministre de l'Education dans sa décision d'annuler l'exercice de probabilités qui a fait l'objet de la fuite sur internet.
Mais les copies faibles ou moyennes de l'épreuve de maths au bac S «perdent de un à deux points par rapport à l'ancien barème», du fait de cette annulation, a prévenu Eric Barbazo, président de l'Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (APMEP), ce qu'a démenti Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire.
Une deuxième requête a été déposée lundi par des parents d'élève devant le tribunal administratif (TA) de Paris contre la décision de Luc Chatel. Un lycéen de La Rochelle avait saisi jeudi le TA de Poitiers.