Fuite au bac S: Le point sur l'affaire
ÉDUCATION 0Minutes revient sur cette «blague de potache qui a mal tourné»...
Quatre personnes d'une vingtaine d'années, dont le responsable des fuites, étaient en garde à vue vendredi à Paris dans le cadre de l'enquête sur une fuite au baccalauréat par téléphone portable et Internet. 20Minutes fait le point sur l’affaire.
Quel a été le point de départ de la fuite?
Tout est parti d’une imprimerie dans laquelle est sorti le sujet de mathématiques du bac S. Lors d’une pause déjeuner, un imprimeur fait rentrer un ami dans le bâtiment afin de le lui montrer. «Cet ami a pris en photo la première chose qu'il pouvait prendre (un exercice de probabilités), il l'a fait tourner à sa classe et de personne en personne», a indiqué l’amie de l’un des protagonistes arrêtés.
Comment la fuite est-elle arrivée sur Internet?
La diffusion se fait alors largement par MMS entre les lycéens jusqu’à ce qu'un jeune homme ne finisse par le mettre en ligne lundi soir, veille de l’examen, sur le site Internet jeuxvideos.com «pour faire le buzz».
Comment les protagonistes ont été retrouvés?
C’est via Internet que la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) les a retrouvés, selon Le Parisien. Après des perquisitions de leurs logements du Val d’Oise, les agents de police ont saisi les ordinateurs et téléphones portables et ont découvert que l’adresse IP utilisée pour la mise en ligne de l’exercice était identique à celle d’un des ordinateurs examinés. Deux frères de 21 et 25 ans ont été interpellés jeudi soir. Le plus jeune était celui qui avait mis en ligne le sujet sur Internet, l’autre a été mis hors de cause et libéré ce vendredi.
Après cette interpellation, le lycéen qui avait transmis la photo du sujet au plus jeune des deux frères «s'est présenté spontanément à la police en indiquant qu'il avait, la veille de l'épreuve, surpris devant son lycée parisien, un lycéen qui se vantait d'avoir l'épreuve de mathématiques du lendemain», a expliqué Jean Quintard, procureur général adjoint du parquet de Paris. Le vantard en question, qui lui avait fourni le sujet, a également été arrêté. Vendredi, une quatrième personne a été interpellée. Il s’agirait du responsable des fuites, celui qui aurait pris le sujet en photo dans l'imprimerie, selon I-Télé. Trois des suspects pourraient être placés en détention ce samedi.
Comment le ministère de l’Education nationale a-t-il réagi?
Luc Chatel a adressé ses félicitations aux forces de l’ordre «pour l’arrestation, 24 heures après le dépôt de plainte, des auteurs présumés» de la fuite. Le ministre de l’Education a réaffirmé qu'il «souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire, notamment concernant les conditions d’obtention de cet exercice. Il rappelle qu’il a parallèlement diligenté une enquête administrative».
Qu’en est-il de l’exercice qui a fait l’objet de la fuite?
L'incident a conduit Luc Chatel à «neutraliser» cette partie du sujet, qui ne sera donc notée pour personne. Il a maintenu toutefois la validité globale de l'épreuve de mathématiques afin d'éviter aux 165.000 candidats du bac S de repasser l'épreuve, en modifiant le barème de notation. Plusieurs organisations d'enseignants et de lycéens ont dénoncé la décision du ministère de ne pas annuler l'épreuve, qui remet en cause selon eux le principe d'égalité entre les candidats.
Que risquent les responsables de la fuite?
Le ministère de l'Education nationale a déposé plainte pour «fraude aux examens», ainsi que «recel et abus de confiance» auprès du procureur de la République de Paris. La peine encourue est de trois ans de prison et de 9.000 euros d'amende.