Un Turc et un Israélien inculpés de trafic d'organes au Kosovo

C.P. avec Reuters
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L'un était chirurgien, turc. L'autre un ressortissant israélien. La mission européenne au Kosovo (Eulex) a annoncé lundi leur inculpation pour un trafic d'organes, il y a trois ans à Pristina, la capitale kosovare.

Les deux hommes, Yusuf Ercin Sonmez et Moshe Harel, devront notamment répondre de trafic d'être humains, d'activités médicales illégales et d'appartenance à une organisation criminelle.

«Les mandats d'arrêt ont été lancés par le tribunal de Pristina et les deux suspects font l'objet d'un avis de recherche international diffusé par Interpol», a précisé Blerim Krasniqi, porte-parole de l'Eulex.

Des promesses sonnantes et trébuchantes

Selon la police kosovare, Moshe Harel s'adressait à des malades ayant besoin d'un rein et se chargeait de trouver dans des pays pauvres des donneurs à qui il promettait de fortes sommes d'argent.

L'enquête avait débuté il y a trois ans, quand un ressortissant turc avait été arrêté à l'aéroport de Pristina après avoir donné un rein dans une clinique de la ville.

Selon l'accusation, les donneurs venus de Moldavie, de Russie, du Kazakhstan et de Turquie se voyaient promettre environ 15.000 euros. Les receveurs payaient entre 80.000 et 100.000 euros la transplantation.

Une trentaine de transplantations

Les faits se seraient produits dans le courant de l'année 2008 à la clinique Medicus, dans la banlieue de Pristina, où une trentaine de transplantations illégales auraient ainsi été effectuées.

En janvier dernier, l'Eulex a ouvert une enquête préliminaire sur des accusations de crimes portées contre le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi. Cette enquête faisait suite à un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe accusant Thaçi d'être à la tête d'un réseau criminel qui aurait prélevé des organes sur des prisonniers serbes et kosovars.