Etienne Pinte quitte le groupe «Droite sociale» pour protester contre Laurent Wauquiez
Reuters
Le député UMP Etienne Pinte a annoncé ce mardi soir qu'il démissionnait du club politique de Laurent Wauquiez, «Droite sociale», pour protester contre les déclarations du ministre des Affaires européennes sur le Revenu de solidarité active (RSA).
L'élu des Yvelines, héritier du gaullisme social et président du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion, a précisé à Reuters qu'il remettrait lui-même sa démission à Laurent Wauquiez mercredi.
«Je lui dis que je ne suis pas du tout d'accord avec ses propositions, qui me semblent démagogiques, irresponsables et inapplicables», a-t-il expliqué.
Laurent Wauquiez a dénoncé ce week-end le «cancer» des «dérives de l'assistanat», proposé de limiter le cumul des minima sociaux à 75% du salaire minimum et suggéré d'imposer aux bénéficiaires du RSA cinq heures de service social par semaine, provoquant un tollé de l'opposition de gauche mais également un profond malaise dans une partie de la majorité présidentielle.
«Remise en cause du Président»
«Visiblement, il ne connaît pas le problème», commente Etienne Pinte. «Je suis surpris que Laurent Wauquiez, qui est ministre des Affaires européennes, pique dans l'assiette de sa voisine Roselyne Bachelot (ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale)».
Pour le député des Yvelines, Laurent Wauquiez aurait été mieux inspiré de s'occuper d'affaires européennes et d'examiner avec les partenaires de la France comment «maîtriser et mutualiser» les phénomènes migratoires auxquels l'Union européenne est actuellement confrontée.
«Remettre en cause le RSA c'est remettre en cause une décision prise par le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement et votée par la majorité parlementaire», a-t-il encore fait valoir.
Quant à la fraude dénoncée par Laurent Wauquiez, il estime qu'elle ne concerne que 2,5% des bénéficiaires «ce qui est loin d'être dramatique».
Etienne Pinte a précisé à Reuters qu'il entendait remettre aux 53 membres du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion - essentiellement des représentants de la société civile - une déclaration prenant position contre les propositions de Laurent Wauquiez.