Tuerie de Nantes: Ces internautes qui se muent en enquêteurs
FAIT DIVERS Ils collectent les informations pour mieux suivre l'enquête...
Depuis le début de l’affaire de la tuerie de Nantes, les groupes et pages Facebook dédiés se multiplient. Mais aux côtés des groupes de commémoration et d’hommage, fréquents dans ce genre de faits divers, plusieurs groupes ont été créés par des internautes qui tentent ensemble de tirer au clair les zones d’ombres de l’enquête.
Ses membres partagent leurs hypothèses mais surtout des liens, vers des articles de sites d’informations ou encore vers des pages et forums visités par des membres de la famille Dupont de Ligonnès. Qu’est-ce-qui les pousse à agir de la sorte? «C’est très difficile à dire a posteriori», concède Christophe, qui a créé l’un de ces groupes.
«Pendant toute une partie de la nuit»
«Nous sommes tous connectés, et nous avons tous envie d’en savoir plus», détaille celui qui se décrit comme un passionné d’informatique. Il fait valoir qu’Internet recèle «tout un tas de trésor que l’on a envie de découvrir», ce qui fait «monter l’adrénaline». Il a épluché plusieurs pages de forum, avec d’autres internautes, «pendant toute une partie de la nuit de dimanche à lundi», pour trouver des informations.
Contrairement aux réactions suscitées par l’affaire Laëeticia en janvier dernier, l’idée n’est semble-t-il pas d’aider les enquêteurs, ou de s’en prendre au principal suspect. Les pages ne contiennent aucun débordement ni incitation à la violence. «C’est difficile d’avoir du recul sur tout ce qu’il se passe sur le groupe, mais j’espère que l’on respecte totalement la présomption d’innocence», avance Christophe, qui assure avoir «beaucoup hésité avant de partager certaines informations».
Une démarche «sociologique»
«Je ne compte pas contacter les enquêteurs, d’ailleurs je pense qu’ils ont depuis longtemps trouvé les informations que nous avons collectées», poursuit-il. Lui dit chercher à comprendre «dans une démarche sociologique» ce qu’un tel événement signifie. «C’est plus utile que les groupes d’hommages», selon lui.
Les membres du groupes débattent également de l’utilité et de leur légitimité à partager des informations. «On voudrait comprendre, aussi, pour que de telles atrocités n'arrivent plus», dit l’un deux. «Je crois qu'on est tous des passionnés d'enquêtes criminelles (moi c'est mon cas) et qu'on essaye de mener nos petites investigations de notre côté et de tirer des conclusions de ce que nous lisons par ci par là sur l'affaire», répond l’un l’autre. En précisant à nouveau: «Rien de bien méchant».