Mourir d'ennui, c'est possible

SANTE Selon une étude britannique, les femmes, les jeunes et les personnes les moins qualifiées ont plus de chances de décéder...

Olivia Vignaud
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Deux étudiants s'ennuient en classe.
Deux étudiants s'ennuient en classe. — PureStock/SIPA

Et si mourir d’ennui n’était pas qu’une  expression... C’est en tout cas ce qu’affirme une étude publiée par des  chercheurs britanniques dans l'International journal of epidemiology.  Leur constat est simple: plus on s’ennuie, plus on a de  chances d’être victime d’une maladie cardiovasculaire. La lassitude  nous rendrait, en effet, plus enclin à nous tourner vers cigarette,  l'alcool, les drogues etc.

Vous vous ennuyez, jamais, un peu, souvent, tout le  temps? Telle était la question posée aux 7.500 personnes suivies  pendant 25 ans par les chercheurs de UCL. Les résultats, qui concernent  les personnes décédées depuis le début de l’enquête,  sont éloquents. On note que 47% des personnes ayant coché la case  «tout le temps» ont succombé à une maladie cardiovasculaire contre 28%  pour celles ayant coché la case «jamais».

 Les femmes et les jeunes plus touchés

Des sous-catégories ont aussi été établies. Les  50-55 ans disent ne pas s’ennuyer du tout à hauteur de 57,1% alors que  les 35-39 ans ne sont que 44,7% à l’affirmer. Les chercheurs ont  également pu constater que les femmes se languissent  un peu plus que les hommes: 3% d’entre elles ont coché la case «tout le  temps» contre 1,5% pour le sexe fort.         

Le métier pratiqué influence aussi ces  statistiques. Plus l’employé est haut placé, moins il semble s’embêter.  Le nombre de personnes déclarant s’ennuyer énormément passe de 4,2% pour  les moins qualifiés à 0,9% pour les plus qualifiés.

«Retrouver un certain intérêt pour les activités en  société et les activités physiques peut être une alternative à l’ennui  et donc améliorer la santé», explique le rapport. Effectivement, 53,1%  des personnes qui pratiquent un sport très  régulièrement constatent qu’elles ne se barbent jamais. A vous de voir  maintenant si cette étude vous fait mourir de rire, ou non.