Un immeuble parisien appartenant à l'Etat gabonais brièvement occupé
LOGEMENT Des militants du Collectif pour la libération du Gabon s'insurgent contre les «biens mal acquis» du président Ali Bongo...
Des membres du «Collectif pour la libération du Gabon», soutenus par le collectif Jeudi Noir, ont pénétré ce lundi en début d'après-midi dans la cour d'un hôtel particulier à Paris, appartenant selon eux à l'Etat gabonais, pour dénoncer les «biens mal acquis» par le président Ali Bongo.
Alors que le président République Nicolas Sarkozy recevait lundi son homologue gabonais Ali Bongo, trois militants gabonais ont, peu après 13H00, escaladé à l'aide d'une échelle le mur d'enceinte de l'hôtel particulier situé 51 rue de l'Université (VIIe arrondissement de Paris), a constaté une journaliste de l'AFP.
Charge des policiers
Dans le même temps, une vingtaine de militants du collectif et de Jeudi Noir déployaient une banderole devant l'entrée du bâtiment. Les mots «Biens mal acquis, pouvoir mal acquis! Ali ben Bongo dégage!» étaient inscrits sur la banderole.
Des policiers, plus nombreux que les manifestants, ont alors chargé en lançant des gaz lacrymogènes pour libérer l'accès de la porte, former un cordon devant et encercler les militants.
Immeuble acquis pour «100 millions d'euros»
Ceux-ci ont dénoncé la «connivence de la France» dont les forces de l'ordre «protègent» les biens de l'Etat gabonais, et ont réclamé la «réquisition des biens mal acquis».
«La France doit cesser de soutenir des voleurs et des dictateurs», a plaidé Manuel Domergue, porte-parole de Jeudi Noir, qui lutte contre le mal logement, en faisant notamment allusion aux vacances tunisiennes de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie.
Selon lui, «cet hôtel particulier a été acheté par l'Etat gabonais pour le compte de ses dirigeants pour 100 millions d'euros», et devrait faire l'objet de «50 millions d'euros de travaux».
Or «l'Etat gabonais a autre chose à faire que d'acheter des immeubles hors de prix», a-t-il dénoncé en évoquant les conditions de vie de la population gabonaise.
«Nous sommes le peuple gabonais, nous voulons libérer le Gabon! C'est l'argent des Gabonais!», a déclaré un opposant.
L'action a duré une heure et s'est terminée par l'interpellation dans le calme des militants, dont les trois qui s'étaient introduits dans l'enceinte de l'immeuble.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a reçu ce lundi en fin de matinée son homologue gabonais Ali Bongo, qui a succédé à son père Omar Bongo en août 2009 à l'issue d'un scrutin contesté.