Lycéen blessé par un tir de flashball: «Se voir comme ça dans la glace, c'est pas beau à voir»

FAIT DIVERS Deux mois après les faits, il témoigne...

Corentin Chauvel
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20minutes.fr

«C’est mieux, mais il y a encore du  chemin». Geoffrey, 16 ans, se remet doucement des trois opérations qu’il a  subies après qu’un policier lui a tiré dans le visage avec un flashball le 14  octobre dernier en marge d’une manifestation de lycéens contre la réforme des retraites à  Montreuil (Seine-Saint-Denis), rapportent ce mercredi Le Parisien et Europe 1 pour qui il a témoigné.

«J’espère que je reprendrai une vie  normale»

«Les copains, les cours, le sport, tout ça, c’est mis de  côté (…) mais j’espère que je reprendrai une vie normale, c’est tout ce que je  souhaite», raconte au Parisien l’adolescent dont la marque sur le visage est  toujours bien voyante. Il n’est d’ailleurs pas certain de récupérer l’usage  normal de son œil gauche. «Se voir comme ça dans la glace, c’est pas beau à  voir, surtout pour le moral», confie-t-il à Europe 1.

 

«J’ai la haine»



Sur les faits,  Geoffrey s’estime irréprochable: «Je savais exactement ce que je faisais, jamais  j’aurais pensé qu’on me tire dessus, avoir de l’agression de la part des  policiers, nous étions très passifs». Sur une vidéo diffusée par Rue 89, on peut  voir le jeune homme, capuche sur la tête, pousser une poubelle dans la rue avant  d’être atteint au visage par un projectile.


Vidéo du lycéen blessé par un tir de flashball à Montreuil

De  la «haine» envers le policier

Aujourd’hui encore, Geoffrey éprouve  «une haine» contre le policier qui lui a tiré dessus et «tous ceux qui ont fait  étouffer des affaires comme (la mienne)», explique-t-il à Europe 1. Une enquête  est toujours en cours sur les événements afin de déterminer «pourquoi le  policier a tiré et s'il a fait les sommations d'usage», indique la radio.

Cet incident aurait conduit le préfet de police de Paris, Michel  Gaudin, à faire passer une consigne sur les «conditions restrictives  d'utilisation du flash-ball, tant sur le plan technique que juridique» lors des  manifestations.  Geoffrey, lui, voudrait aller plus loin: «Cette arme, c’est du cassage de  jeunes, elle devrait être interdite».