Réforme des retraites: La colere des jeunes pas encore en vacances

REPORTAGE Lycéens et étudiants ont maintenu la pression sur le gouvernement ce jeudi à Paris...

Delphine Bancaud
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Manifestation des lycéens et des étudiants contre la réforme des retraites ce jeudi à Paris.
Manifestation des lycéens et des étudiants contre la réforme des retraites ce jeudi à Paris. — AFP PHOTO / PATRICK KOVARIK

« Motivés, motivés, Il faut rester motivés!», ont-ils entonné en coeur sur l’air du chant des partisans. Entre 4.000 et 15.000 lycéens et étudiants ont défilé ce jeudi à Paris, de Jussieu jusqu’à Denfert-Rochereau, dans une ambiance bon enfant au départ. Une mobilisation de masse à deux jours des vacances de la Toussaint : «Ceux qui font le pari d’une baisse de la mobilisation la semaine prochaine, vont le perdre, car les étudiants rejoindront les salariés», assure Jean-Baptiste Prévost, président de l’Unef. « D’ailleurs, 33 facs ont voté la grève en assemblée générale aujourd’hui (jeudi) et 14 d’entre elles étaient bloquées ce matin», poursuit-il tout en battant le pavé.

Les jeunes veulent encore y croire

Pas question non plus pour les lycéens de faiblir, à l’instar de Julie, 15 ans, en seconde au lycée Lavoisier, qui marche en tête du cortège, un autocollant sur le front : «Jje ne pars pas en vacances, donc je n’hésiterai pas à descendre dans la rue la semaine prochaine.» Même son de cloche chez Massira Baradji, président du syndicat lycéen la Fidl : « Aujourd’hui, 1.300 lycées étaient perturbés ou bloqués et on n’hésitera pas à remotiver les foules à la rentrée, si le gouvernement refuse toujours d’ouvrir des négociations avec nous.» 

Et qu’importe le prochain vote par le Sénat de la réforme des retraites, les jeunes veulent encore y croire : «Il n’est jamais trop tard pour se faire entendre, il faut garder en mémoire ce qui s’est passé pour le CPE », lance Enzo, étudiant à Paris IV. Arrivés place Denfert-Rochereau, le cortège se scinde en deux et des groupes de casseurs en profitent pour entrer dans la danse. Et ce, malgré le service d’ordre musclé prévu par les syndicats…