L'église catholique hostile à la politique anti-Roms de Sarkozy
REVUE DE PRESSE Et les éditorialistes le soulignent...
De nombreux éditorialistes de la presse nationale et provinciale considèrent lundi que la recommandation du Pape Benoît XVI en faveur de l'accueil des «légitimes diversités humaines», n'est autre qu'une «condamnation» de la politique de Nicolas Sarkozy envers les Roms.
Le journal catholique La Croix est, avec l'éditorial de Guillaume Goubert, le premier à souligner que le pape, qui s'adressait à des pélerins français, «n'a pas tenu de tels propos dans les saluts exprimés en italien, en anglais, en espagnol ou en polonais».
«On peut donc se demander s'il ne s'agissait pas d'une allusion aux débats suscités en France par le durcissement de la politique gouvernementale à l'égard des étrangers et des gens du voyage», affirme Guillaume Goubert qui souligne que cet appel se joint à celui de plusieurs personnalités de l'Église de France.
«La honte nationale que constitue la politique du gouvernement»
«Et maintenant l'église. La honte nationale que constitue la politique du gouvernement à l'égard des Roms a fait trembler le pape», dénonce avec vigueur Jean-Marc Chevauché du Courrier Picard.
«Pape, archevêque et un curé, dont la langue n'est pas du bois dont on fait les flûtiaux, ont fait savoir, ces derniers jours, que les mesures collectives d'expulsion de Roms par la France n'étaient pas en accord avec l'idéal de fraternité du christianisme», affirme André Schlecht dans L'Alsace.
«Et l’Église d’"en bas" est encore plus mal à l’aise», renchérit Christophe Lucet de Sud-ouest citant le cas d'un prêtre lillois qui a renvoyé place Beauvau sa médaille du Mérite. «Le président et son ministre de l’Intérieur, qui ont brocardé la "gauche milliardaire" et les "cercles germanopratins", seront tentés de se payer aussi les "bons Samaritains"», poursuit-il.
«Même un curé y a perdu son latin»
«Le problème, c'est qu'outre la presse étrangère qui ne cesse de se déchaîner contre la France, c'est au tour de l'église catholique de fustiger la manière dont le gouvernement est en train de traiter les Roms», note Jacques Guyon dans la Charente Libre.
La façon dont l'expulsion des Roms «a été instrumentalisée au plan intérieur a attiré à Nicolas Sarkozy des critiques sévères de la part de l'Eglise, jusqu'au niveau pontifical. Cela compte dans un électorat catholique», estime Jean-Michel Helvig dans La République des Pyrénées.
«Même un curé y a perdu son latin en priant pour qu'une crise cardiaque frappe le Président. Diable!», s'exclame enfin Jacques Camus dans la République du Centre.
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