mobilisation des troupesLes salariés de la RATP et la SNCF négocient des primes pour les JO

JO de Paris 2024: Les salariés de la RATP et la SNCF négocient des primes pour décaler leurs vacances

mobilisation des troupesLes autorités insistent sur le fait que ces JO seront les premiers de l’histoire à voir 100 % des spectateurs accéder aux sites de compétition en transport public. Il est donc nécessaire que les salariés des entreprises de transport soient sur le pont
20 Minutes avec AFP

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Entre le 26 juillet et le 11 août se tiennent les Jeux olympiques à Paris et les entreprises de transports RATP et SNCF vont avoir besoin de toutes les forces vives. Des négociations sont en cours et doivent permettre aux salariés de commencer à avoir une idée de ce à quoi ils auront droit s’ils acceptent de décaler leurs vacances pour être sur le pont pendant l’événement.

Les autorités le martèlent depuis des mois : ces JO seront les premiers de l’histoire à voir 100 % des spectateurs accéder aux sites de compétition en transport public. L’autorité organisatrice des transports dans la région, Ile-de-France Mobilités (IDFM), a déjà annoncé augmenter l’offre de 15 % par rapport à un été normal sur la période des Jeux.

50 euros brut par jour travaillé à la SNCF

Mais pour faire rouler ces trains et métros supplémentaires au cœur de l’été, conducteurs, agents de station, ouvriers de maintenance ou encore aiguilleurs vont devoir décaler leurs congés, moyennant bonus sur la rémunération. « On est au début des négociations, donc à voir comment ça avance », pose prudemment le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Thomas Cavel.

Pourtant, certaines des mesures mises sur la table commencent à filtrer. La direction de la SNCF envisage une prime de 50 euros brut par jour travaillé pour les salariés « directement concernés » pendant les Jeux olympiques et paralympiques.

En outre, s’ils acceptent de prendre leurs vacances en dehors des périodes de compétition – les paralympiques se dérouleront du 28 août au 8 septembre – ils pourraient se voir gratifier d’une autre prime, allant de 300 à 500 euros selon l’éloignement.

D’autres régions concernées

Tout l’enjeu repose sur qui y aura droit, les syndicats souhaitant élargir au maximum le nombre de bénéficiaires. « On sait qu’il y a des gens d’autres régions qui vont devoir venir à Paris en renfort, donc pour assurer la production en province, il va falloir supprimer des congés là-bas aussi » et pas seulement en Ile-de-France, explique Fabien Dumas, secrétaire fédéral chez Sud-Rail.

Le secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire Didier Mathis appelle lui aussi l’entreprise à arroser largement, car les JO, « c’est une fois par siècle » et les mesures ne sont pas pérennes. Le DRH du groupe, Philippe Bru, reçoit chaque mois tous les syndicats en réunion bilatérale et lors de tables rondes pour parler des Jeux, afin d’apaiser tous les irritants d’ici l’ouverture de la compétition.

A la RATP, qui exploite tous les métros et les bus de la capitale, ainsi que le RER A et la partie sud du RER B, les discussions paraissent plus tendues. « On se dirige vers un bras de fer avec l’entreprise car on est très loin des attentes des salariés », assure le secrétaire général de FO-RATP Laurent Djebali, premier syndicat chez les conducteurs du métro.

« On n’appelle pas à foutre le bordel »

La RATP a promis un socle commun de 15 euros brut par jour à tous les salariés de l’entreprise. Des négociations se tiennent depuis dans chaque catégorie professionnelle. Celles qui concernent les conducteurs du métro et du RER n’ont toujours pas abouti.

« On ne signe pas mais ce n’est pas nul non plus, donc on n’appelle pas à foutre le bordel », tempère de son côté le patron de l’Unsa-RATP Arole Lamasse, qui ne s’attend pas à voir émerger un conflit autour des Jeux. Quant à la CGT, elle estime aussi que faire grève pendant la compétition, outre l’impopularité de l’initiative, ne servirait pas à grand-chose car « un peu tard » pour obtenir des résultats.

« La pression qu’on met sur la direction porte plus sur les négociations salariales » qui n’ont toujours pas eu lieu pour l’année 2024, prévient le secrétaire général du syndicat, Bertrand Hammache.