Moselle : « Les enfants adorent… » Le vélobus électrique séduit et change le transport scolaire

Expérimentation Depuis trois semaines, la commune d’Ogy-Montoy-Flanville teste le « Woodybus ». Huit enfants peuvent y prendre place et se rendre à l’école… en pédalant

Thibaut Gagnepain
Conduit par un chauffeur, le « Woodybus » peut transporter jusqu'à huit enfants.
Conduit par un chauffeur, le « Woodybus » peut transporter jusqu'à huit enfants. — D. Levé
  • Inventé et breveté l’an dernier par une start-up nantaise, le « Woodybus » se déploie un peu partout en France. Comme dans cette commune de Moselle, Ogy-Montoy-Flanville, qui en utilise un pour son transport scolaire.
  • « Ça cochait beaucoup de cases », explique le conseiller municipal en charge du projet, Damien Levé.
  • Et les enfants, qu’en disent-ils ? « Le chauffeur est très sympa et elles retrouvent leurs copains et copines. En plus, ça les met en activité et ça leur donne une certaine autonomie », répond une maman.

Un chauffeur devant, jusqu’à huit enfants derrière qui pédalent aussi, le tout dans une structure en bois… Voilà le « Woodybus ». Inventé et homologué par une entreprise nantaise l’an dernier, ce vélobus électrique a trouvé ses premiers adeptes en France. « Nous en avons déjà livré un peu plus de dix un partout en France et une douzaine devrait encore être réceptionnée avant la fin d’année », explique Jean-François Robert, codirigeant de la start-up.

Certains ont déjà atterri à « Argelès-sur-Mer, en Normandie, en Alsace » et… en Lorraine. L’association « Metz Pôle Services » en a acheté deux, pour « 19.000 euros chacun hors taxes et hors option » avant de les proposer à des communes. Dont Ogy-Montoy-Flanville, à une dizaine de kilomètres à l’est de la capitale mosellane, qui a sauté sur l’occasion pour son transport scolaire.


« Ça cochait beaucoup de cases », explique le conseiller municipal en charge du projet, Damien Levé. « De nombreuses études ont montré qu’un enfant qui s’était oxygéné l’esprit le matin apprenait mieux. En plus, ça favorise la fluidité autour de l’école en réduisant le nombre de véhicules, c’est un mode de transport doux et l’association aide à la réinsertion… Sans oublier que c’est gratuit puisqu’on a juste à fournir un garage sécurisé avec une prise pour recharger le vélo-bus. »

« Metz Pôle Services » fournit le chauffeur et prête gracieusement l’engin pendant toute la durée de l’expérimentation, jusqu’en décembre. « A la fin, on verra pour en acheter un ou non », reprend l’élu, qui a déjà dû convaincre des parents de laisser leurs enfants y monter. « Il y a eu plusieurs réunions et au départ, on ne savait pas trop à quoi cela allait ressembler », se souvient une mère de deux petites filles scolarisées en CE2 et CM2. « Mais les enfants étaient les premiers motivés.

« Ça les met en activité et ça leur donne une certaine autonomie »

Les lundis et jeudis, matin et soir, Maline et Maloé montent désormais dans le « Woodybus ». Sans se faire prier. « Le chauffeur est très sympa et elles retrouvent leurs copains et copines. En plus, ça les met en activité et ça leur donne une certaine autonomie. » Les enfants ont juste à se présenter aux arrêts, dont un devant chez elles, au bon moment, entre « 8 heures et 8h15 le matin et 16h30 ou 18 heures le soir ».

« Ils adorent, ils sont tout contents d’y aller », confirme une autre maman, elle d’Aria et Octave. « Ils peuvent se mettre où ils veulent et il y a de la place pour leur matériel. Oui il fait pédaler mais ma fille n’est pas une grande sportive et ça se passe bien, ce n’est pas intense ! » C’est surtout le pilote, Awet « qui donne du mollet même s’il y a une assistance électrique », s’amuse Damien Levé, qui n’avait pas ciblé n’importe quelles familles au moment de proposer la nouveauté. Pas les plus près, qui peuvent venir déjà à pied. « On a proposé à des gens qui habitent dans deux quartiers à environ deux kilomètres de l’école. Le vélo-bus s’y rend deux jours par semaine dans chacun d’eux » A chaque fois pour des trajets d’une dizaine de minutes.

En toute sécurité ? Même si vélo-bus emprunte une route départementale, les parents consultés ne se disent pas inquiets. « Les voitures font attention, ça paraît sécurisant », confirme l’une d’entre elles en émettant une toute petite réserve. « Pour l’instant c’est sympa parce qu’il fait beau. On verra quand il fera froid ou qu’il y aura de la neige ! » Alors il faudra peut-être pédaler plus fort pour se réchauffer…