Aéroports de Nantes et Rennes : « Extrêmement difficile » de répartir le trafic, selon le ministre
AViation Clément Beaune ne croit pas à la possibilité d’orienter le trafic aérien vers l’aéroport de Rennes afin de désengorger la plateforme de Nantes
Et si l’on répartissait le trafic aérien à l’échelle du Grand ouest, plus particulièrement entre les aéroports de Nantes et de Rennes ? L’ex Premier ministre Edouard Philippe avait avancé l’hypothèse après l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en 2018. Et, depuis, l’idée circule de manière récurrente chez les acteurs inquiets par les nuisances sonores subies par la population nantaise. Il faut dire que le déséquilibre entre les deux plateformes est criant. L’aéroport Nantes-Atlantique a en effet transporté 5,8 millions de passagers en 2022 et devrait, cette année, largement dépasser les 6 millions. C’est pratiquement dix fois plus que l’aéroport de Rennes qui, lui, a accueilli moins de 650.000 passagers l’an passé. Les autorités peuvent-elles intervenir pour tenter de rééquilibrer un peu le trafic des deux plateformes ? L’actuel ministre délégué aux Transports n’est pas convaincu.
« Je crois assez peu, d’une manière générale, qu’on puisse piloter complètement une répartition du trafic sur 5 ou 10 ans qui répond aux besoins économiques d’un territoire, à son développement, etc. C’est extrêmement difficile depuis Paris de répartir des trafics entre aéroports », a répondu lundi Clément Beaune lors de son déplacement à Nantes. « Ce qui est sûr, c’est que, quelles que soient les hypothèses, l’outil aéroportuaire de Nantes-Atlantique n’est aujourd’hui pas au niveau », a poursuivi le ministre.
Contrairement à l’aéroport rennais de Saint-Jacques-de-la-lande, l’aéroport Nantes-Atlantique est handicapé par une piste orientée dans l’axe du coeur de l’agglomération. Son record de trafic s’élève à 7,2 millions de passagers (2019), tandis que l’aéroport de Rennes n’a jamais dépassé 860.000 passagers (2018).