« Problème de sécurité » et « points de deal pilonnés »… L’essentiel de la prise de parole d’Emmanuel Macron

RECAP' Huit jours après sa dernière prise de parole sur TF1 et France 2, Emmanuel Macron était l’invité du journal télévisé de France 3, ce lundi. Un entretien consacré à la « sécurité et aux zones rurales »

M.P. avec AFP
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Emmanuel Macron, interviewé sur France 3 le 2 octobre 2023.
Emmanuel Macron, interviewé sur France 3 le 2 octobre 2023. — Capture d'écrans
  • Emmanuel Macron a pris la parole sur France 3 ce lundi dans les éditions Ici 19/20. Le président s’est exprimé depuis la place de l’hôtel de ville de Clairac, dans le Lot-et-Garonne.
  • Un peu plus tôt, il a inauguré la nouvelle caserne de gendarmerie de Tonneins, au nord-ouest d’Agen, et dévoilé la carte des 238 nouvelles brigades de gendarmerie, soit davantage que les 200 promises avant sa réélection.
  • Cette interview intervient huit jours après celle accordée à TF1 et à France 2, le 24 septembre, à l’issue d’une semaine chargée qui avait vu la France accueillir successivement le roi d’Angleterre Charles III et le pape François.

19h15, ce 2 octobre, Emmanuel Macron a pris la parole à l’heure des éditions « Ici 19/20 » sur France 3. Le chef de l’Etat s’est exprimé à peine plus de dix minutes depuis la place de l’hôtel de ville de Clairac, dans le Lot-et-Garonne. Et après une rentrée focalisée sur l’éducation, l’écologie et le pouvoir d’achat, le président s’est recentré sur le thème de la sécurité. Il a également évoqué les « zones rurales ».

Dans l’après-midi, Emmanuel Macron avait participé à l’inauguration de la nouvelle caserne de gendarmerie de Tonneins, une commune située à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest d’Agen. Il y avait dévoilé la carte des 238 nouvelles brigades de gendarmerie, dont la plupart seront des camions mobiles inédits pour « se redéployer sur le terrain » dans les zones rurales ou périurbaines. « Ce réinvestissement, il est historique », a déclaré le chef de l’Etat. Cet effort doit compenser en partie les plus de 500 brigades supprimées entre 2007 et 2016, souligne l’Elysée. 20 Minutes fait le point sur la courte prise de parole d’Emmanuel Macron.

Sur la sécurité

Emmanuel Macron a détaillé ses annonces en matière de sécurité, avec notamment les 238 nouvelles brigades de gendarmerie. Et d’emblée, le chef de l’Etat a lancé : « On a un problème de sécurité » partout en France, pour justifier la création de ces brigades. Il détaille que ces créations représentent 2.144 postes de gendarmes supplémentaires, sur les 8.500 créations d’effectifs de forces de l’ordre annoncées par le gouvernement d’ici la fin du quinquennat.


« C’est un besoin du pays tout entier. C’est un besoin de sécurité et d’ordre », a encore asséné Emmanuel Macron, rebondissant sur l’agression du maire de Clairac « il y a quelques années ». « Durant les vingt dernières années on a fermé des brigades, on a désinvesti dans la justice, et il y a de l’insécurité car il n’y a pas assez de présence. (…) Et il n’y a pas de sécurité s’il n’y a pas de justice », a poursuivi le président, ajoutant que ces nouvelles brigades allaient « dissuader mais aussi simplifier la vie des gens ».

« Il y aura 3.500 gendarmes de plus dans les années qui viennent », a encore promis le président sur France 3. Et « réembaucher plusieurs milliers de policiers et de gendarmes » devrait coûter 15 milliards d’euros selon Emmanuel Macron.

Une façon de soigner sa droite ?

Le chef de l’Etat s’est défendu de préempter les thèmes de la droite. Est-ce une façon de charmer les électeurs du Lot-et-Garonne, lui a demandé notre confrère de France 3 ? « Le droit de vivre tranquille, ça n’a pas de couleur politique », a répondu le président, alors que deux députés sur trois sont des élus Rassemblement national (RN) dans la région. La création de ces brigades « est une façon d’être aux côtés de nos concitoyens qui veulent le droit de vivre tranquille », a encore tranché le chef de l’État.

Sur le trafic de drogue à Marseille et dans les villes moyennes

« On pilonne, on pilonne, on va démanteler les réseaux. On met en place des forces d’appui, coup de poing, des CRS dans les quartiers les plus difficiles », a assuré le chef de l’Etat à propos des points de deal dans le viseur des forces de l’ordre à Marseille, à Valence, à Aix-en-Provence ou encore à Nîmes. Emmanuel Macron a assuré que « l’armée » n’avait « pas vocation à faire l’ordre chez nous. « C’est le travail des policiers et des gendarmes, l’armée est là pour combattre des ennemis », a détaillé le président assurant que l’Etat agissait sans laisser de répit et en investissant. « On agit et c’est pour ça que ça bouge », a tranché Emmanuel Macron, faisant référence aux règlements de comptes en série dans les quartiers difficiles de Marseille, « enkystés » par le trafic de drogue.

Sur la santé en milieu rural

« On a un problème de médecins en France », a reconnu Emmanuel Macron à qui notre confrère de France 3 a souligné qu’il n’y avait qu’un seul médecin généraliste de 74 ans à Clairac. « Nous sommes aux côtés des communes pour continuer à attirer les médecins », a ajouté le président, qui a rappelé la fin du numerus clausus. « On se bat aux côtés des maires ruraux. On se bat pour déléguer des tâches, avec les pharmaciens par exemple (…) Il faut attirer des médecins plus jeunes dans les zones rurales », a listé le président qui a salué au passage « les médecins » et évoqué un « sacerdoce laïque ».

Sur le réchauffement climatique

Interrogé rapidement en toute fin de l’interview sur le réchauffement climatique, Emmanuel Macron a affirmé que « la France a fait le boulot » sur les dernières années, en matière d'émissions de gaz à effet de serre. « On rentre dans le vif du sujet », a-t-il encore assuré à propos de la planification écologique, qu’il a détaillée il y a une semaine.

En conclusion, Emmanuel Macron a assuré qu’il n’y avait « pas de fatalité » sur les déserts médicaux, l’insécurité ou le réchauffement climatique.