Aéroport de Nantes : Ce qu’il faut retenir des annonces du ministre ce lundi
avions Clément Beaune a confirmé que les travaux de réaménagement étaient repoussés d’au moins deux ans. Il a ajouté qu’aucun changement de trajectoire ne serait mis en œuvre avant 2027 et a haussé le ton concernant le couvre-feu
- La modernisation de l’aéroport Nantes-Atlantique est annoncée depuis janvier 2018, date de l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
- Les choses ont peu avancé jusqu’à présent, les grands travaux de réaménagement promis par l’Etat étant maintenant décalés d’au moins deux ans.
- « Il y a un besoin criant de moderniser l’aéroport et cela sera fait », assure tout de même le ministre Clément Beaune.
« C’est une décision difficile. Je mesure la déception du territoire. » En déplacement à Nantes ce lundi matin, Clément Beaune, ministre délégué en charge des Transports, a confirmé l’annulation de l’appel d’offres portant sur l’exploitation et le réaménagement de l’aéroport Nantes-Atlantique. Un coup de frein qui aura pour conséquence de repousser de « près de deux ans » le démarrage des travaux de modernisation de l’aérogare, de la piste et des parkings, pourtant attendus de longue date.
« Nous ne pouvions pas engager l’Etat dans une offre qui n’aurait pas été satisfaisante, qui présentait de trop grandes fragilités sur le plan financier ou environnemental notamment », a justifié Clément Beaune, expliquant que l’appel d’offres n’avait reçu qu’un seul candidat (Vinci) ce qui a créé un « manque de concurrence ». Pour autant, un nouvel appel d’offres « sera lancé d’ici à la fin de l’année » avec des « conditions plus satisfaisantes ». « Il y a un besoin criant de moderniser l’aéroport et cela sera fait. L’engagement est très clair », assure le ministre.
Pas d’ILS, ni changements de trajectoires, avant 2027
L’allongement de la piste (400 mètres au sud), initialement prévu pour réduire les nuisances sonores des populations situées au nord de l’infrastructure, devrait être abandonné mais le point « n’est pas tranché ». « Les paramètres ont changé. On doit reconsidérer les hypothèses », indique Clément Beaune. Le ministre a également fait savoir ce lundi qu’aucun changement de trajectoire ne serait finalement mis en œuvre avant 2027. Cela concerne en premier lieu les atterrissages par le nord, lesquels devaient survoler le centre-ville de Nantes à partir de 2025 dans le cadre de la mise en place d’un système de guidage ILS. « Nous n’allons pas perturber davantage d’habitants dans la période actuelle », justifie le ministre.
Quant au couvre-feu aéroportuaire, actuellement mal respecté par les compagnies aériennes, « il fonctionne car il a permis de diviser par six le nombre de vols nocturnes », affirme Clément Beaune. Mais « on doit être plus strict dans les contrôles et les sanctions. Les compagnies qui ne respectent pas le couvre-feu ou qui récidivent seront durement sanctionnées. On sera plus ferme. La consigne est claire : aucune complaisance avec les entorses au couvre-feu. » Une éventuelle extension des horaires du couvre-feu n’est, pour le moment, pas à l’ordre du jour et ne pourrait se faire « qu’en concertation avec les acteurs ».
Clément Beaune a également indiqué que le gouvernement allait conclure un contrat de plan Etat-Région « très ambitieux » en matière de mobilité « dans les prochaines semaines » avec le conseil régional des Pays-de-la-Loire. La métropole nantaise fera également partie de « la première vague » de RER métropolitain qui sera mis en œuvre. L’ambition affichée étant de proposer un cadencement d’un train toutes les demi-heures.
Le ras-le-bol des élus locaux
Clément Beaune a rencontré les acteurs et élus locaux ce lundi matin. En marge de sa venue, Johanna Rolland (PS), présidente de Nantes métropole, a dénoncé « avec fermeté l’incurie totale de la part de l’État dans le pilotage de ce dossier. Il s’écoulera donc 10 ans entre l’abandon de 2018 et le début de la réalisation de travaux dont on ne sait toujours rien aujourd’hui, alors que chacun connaît les besoins impératifs en termes de protection des populations et de modernisation de la plateforme ».
Le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Michel Ménard, se montre, lui aussi, sévère. « L’État ne tient pas ses engagements, le contrat d’avenir n’est pas respecté. Depuis 5 ans, l’État est dans l’immobilisme. C’est préjudiciable au territoire et aux populations exposées aux nuisances sonores. » De son côté, Christelle Morançais, présidente de la région Pays-de-la-Loire, fait valoir que « la décision du gouvernement n’interdit aucunement la conduite de travaux sur la plateforme aéroportuaire, dans le cadre de l’actuelle concession ».