Toulouse : Ils se cachent sous la première ombrière gonflable pour échapper à la chaleur
Voile blanche 33 degrés un 1er octobre… La chaleur n’en finit plus à Toulouse. À l’occasion de cette nouvelle vague de chaleur, la ville a expérimenté pour le week-end la première ombrière gonflable
- La mairie de Toulouse a testé un prototype d’ombrière gonflable, conçue par Michelin, dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur urbains.
- Avec six bras en plastique gonflables de 20 mètres permettant de déployer jusqu’à 260 m2 de voiles et des brumisateurs intégrés, l’ombrière rafraîchit les habitants du quartier de la Reynerie alors que les températures atteignent les 33 degrés ce dimanche.
- Si le concept est innovant, il pourrait être renouvelé à Toulouse l’année prochaine, selon les retours des habitants. Ils ont été, ce week-end, plutôt satisfaits du concept.
L’automne à Toulouse… Ses couleurs chaudes sur les briques rouges, les feuilles qui tombent et qui habillent le sol d’orange, les premiers frissons en terrasses… C’est tout une saison dans la Ville rose. Mais il faudra attendre encore.
Même si l’été est terminé, sur les allées, en terrasse ou dans les parcs, ce dimanche, les shorts sont de sortie, les lunettes de soleils sont vissées sur le visage et les éventails ont la bougeotte. Avec un pic de chaleur historique, à Toulouse, les 33 degrés sont atteints et on se croirait un 1er août plutôt qu’un 1er octobre.
Si toutes les stratégies sont bonnes pour se cacher du soleil, c’est l’occasion pour les habitants du quartier de la Reynerie de tester la première ombrière gonflable au monde conçue par Michelin. Sur la place Abbal, à côté du lac, les adultes sont posés sur les bancs qu’offre l’ombrière, profitant du calme, cachés du soleil. Les enfants, eux, sont trempés et courent sur toute la place, s’amusant avec les brumisateurs et les fontaines d’eau. Sous cette chaleur et dans ce quartier, ce dimanche d’octobre a des airs de grandes vacances.
« Je vais venir installer mon lit »
Le petit Ahmed est d’ailleurs « trop content ». Huit ans et déjà plus envie d’aller à l’école. « On a joué avec les copains tout le week-end. On s’amusait à faire des saute-mouton avec le banc et à s’arroser. Je n’ai pas envie de retourner à l’école… » Il faut dire qu’avec sa bande, ils ont là un vrai terrain de jeu, entre fraîcheur et soleil. Un peu bruyante la bande de petits garçons pour Youssef d’ailleurs. Appuyé sur l’arbre de bois, de métal et de voiles de 20 mètres, ce papi de 72 ans sieste sous les 260 m2 d’ombrage. « Je vais rester ici jusqu’au bout, je vais même installer mon lit », s’amuse le vieux bonhomme sous son béret.
À côté de lui, quelques jeunes se sont posés pour discuter : ça parle « business et foot ». Même sous plus de 30 degrés, ces trois garçons n’ont pas voulu troquer leur jogging pour un short. « On a connu pire cet été. On s’habitue. En plus maintenant, on a les brumisateurs, ça rafraîchit de fou ! », développe Ahmed, avec un petit accent du Sud Est qui dénote ici. Le jeune adulte de 21 ans a bien profité toute l’après-midi de cette ombrière gonflable expérimentale. « Ça change du parc, on voit plus de gens là », ajoute-t-il.
« Inchallah, l’année prochaine, elle revient »
Sur ses roues, ce prototype habille de blanc la place investie par les restes du marché du matin. Ceux qui n’en profitent pas, regardent la structure, se questionnent et apprivoisent l’ombrière. « Inchallah, elle revient l’année prochaine », lance un passant à un des concepteurs Michelin, Olivier Vichard. Sur place, également, Jean-Luc Moudenc, le premier édile de Toulouse et Gaëtan Cognard, maire du quartier, venus recueillir les impressions des habitants dans le cadre de l’expérimentation pour « Toulouse + Fraîche » pour lutter contre les îlots de chaleur.
« Les six bras en plastique gonflables se rangent dans sa base, qui comporte des pneus et qui s’accroche à une remorque », explique Olivier Vichard. Le colosse de quatre tonnes peut ainsi se déplacer d’un lieu à un autre selon les besoins.
L’expérimentation n’aura duré que le temps d’un week-end. Ce dimanche soir, l’ombrière se refermera sur elle-même comme une fleur à la fin de l’été. Un été qui n’en finit apparemment pas.