Lyon : « Cela permettra de lever le tabou de règles douloureuses », explique la métropole qui lance le congé menstruel
santé A partir du 1er octobre, les 4.322 femmes qui travaillent à la métropole de Lyon pourront bénéficier de deux jours de congé par mois, sur présentation d’un certificat médical
- La métropole de Lyon lancera ce dimanche 1er octobre le « congé menstruel ».
- Chaque mois, les fonctionnaires qui le désirent pourront poser deux jours de congé, sur présentation d’un certificat médial valable un an.
- « C’est une évolution, cette mesure est utile », se félicitent celles que 20 Minutes a rencontrées dans les couloirs de la collectivité.
« Aujourd’hui, une personne menstruée sur cinq souffre de crampes sévères, une sur dix souffre d’endométriose et une sur dix est frappée du syndrome des ovaires polykystiques », rappelle en préambule Zemorda Khelifi, vice-présidente à la métropole de Lyon en charge des ressources humaines. Dimanche, la collectivité mettra en place le « congé menstruel ». Une mesure qui concernera la moitié de ses agents, à savoir 4.322 femmes précisément.
« Toutes celles qui souffrent de règles douloureuses pourront bénéficier de deux jours de congé par mois, sur présentation d’un certificat médical. Un seul suffira pour toute l’année », développe Bruno Bernard, président de la métropole pour lequel cette mesure n’est « pas simplement symbolique ». « Cela évitera qu’elles soient pénalisées par leurs absences. Des absences qui peuvent susciter parfois une incompréhension de la part des managers ou les pénaliser dans la suite de leur carrière », argumente-t-il.
« Cela permettra de lever le tabou de règles douloureuses », embraie Zemorda Khelifi, précisant que cette « mesure concernera également les personnes transgenres ». Et qu’importe si certains esprits imaginent que cela pourrait favoriser l’absentéisme. « Je ne pense pas qu’il y aura des abus. C’est une évolution », répond Florane rencontrée dans l’un des bureaux de la métropole. Elle précise ne pas rencontrer de tels problèmes. « Je suis chanceuse, je n’ai jamais eu à me tordre de douleur mais cette mesure est utile pour les femmes qui n’auront pas à se justifier. »
« Le privé le fait, pourquoi pas le public ? »
« Je trouve ça bien que les problèmes des femmes soient pris en compte, salue à son tour Emeline. On s’était tellement habituée à faire sans. Quand j’étais jeune, j’avais des règles douloureuses. Je me pliais en quatre, à tel point que les profs m’envoyaient à l’infirmerie ou en salle de repos. Et puis, j’ai fini par prendre une pilule en continu et les douleurs ont disparu. » Après l’arrêt de cette pilule et la naissance de ses deux enfants, « les symptômes ne sont jamais revenus ». « Mais je sais ce que c’est, alors je trouve cela très bien », répète-t-elle.
« Le privé le fait, pourquoi pas le public ? », observe Zemorda Khelifi tandis que Bruno Bernard « regrette qu’il n’y ait pas de mesures nationales ». « Nous allons essayer de convaincre », poursuit-il.
La métropole de Lyon lancera également ce 1er octobre le « congé arrêt naturel de grossesse » pour les fonctionnaires ayant vécu une fausse couche. Elles bénéficieront également de deux jours de repos, comme leur conjoint. Avec la possibilité de le poser en une ou deux fois dans un délai de trois mois.