Bordeaux : Le Falcon 7X du président de la République du Congo mis en vente aux enchères

INSOLITE L'appareil a été adjugé mardi 3 octobre 7,1 millions d'euros à l’hôtel Intercontinental de Bordeaux

Mickaël Bosredon
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Le Falcon 7X de la Présidence de la République du Congo avait été saisi en 2020 sur le tarmac de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac
Le Falcon 7X de la Présidence de la République du Congo avait été saisi en 2020 sur le tarmac de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac — Pestal Debord
  • Le Falcon 7X de la présidence de la République du Congo, saisi en 2020 sur le tarmac de l’aéroport de Mérignac, a été vendu mardi aux enchères 7,1 millions d'euros.
  • L’appareil avait été saisi par la justice à la demande de la société Commisimpex, appartenant à un homme d’affaires libanais, Mohsen Hojeij, en conflit avec le président du Congo en raison de nombreux impayés.
  • Outre le prix d’achat du jet, l’acquéreur devra également verser des frais de gardiennage à la société Dassault, qui a été constituée gardien de l’aéronef depuis le 8 juin 2020.

C’est une vente aux enchères inhabituelle, qui s'est déroulée mardi, à l’hôtel Intercontinental de Bordeaux. Un Falcon 7X de la présidence de la République du Congo, saisi en 2020 sur le tarmac de l’aéroport de Mérignac, était proposé à sept millions d'euros, et s'est finalement vendu 7,1 millions d'euros. C’est le cabinet Pestel-Debord, commissaire-priseur à Paris, qui était chargé d’effectuer la transaction.

Mais que venait faire ce jet de la flotte présidentielle du Congo, à Bordeaux ? Pour comprendre l’affaire, il faut remonter à 2020, lorsque ce Falcon s’est posé sur le tarmac de Mérignac, pour une révision au sein des usines Dassault d’où il était sorti.

Vente confirmée par la cour d’appel de Bordeaux

C’est à ce moment qu’il avait été saisi par la justice, à la demande de la société Commisimpex, appartenant à un homme d’affaires libanais, Mohsen Hojeij, en conflit avec le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, en raison de nombreux impayés, qui font l’objet de procédures judiciaires depuis plusieurs années.

Par jugement du 13 décembre 2022, le tribunal judiciaire de Bordeaux a ordonné la vente judiciaire de cet aéronef aux enchères publiques. Décision confirmée par la cour d’appel de Bordeaux le 29 juin dernier, qui a fixé la mise à prix à la somme de 7 millions d’euros. Cet arrêt est toutefois susceptible de pourvoi en cassation.

Plus de 800.000 euros de frais de gardiennage

Les enchères ont finalement plafonné au plus près de la mise à prix. Sorti d'usine en 2014, l'aéronef pour lequel Dassault a continué à réaliser l’entretien, compte quelque 1.181 heures de vol.

Outre le prix d’achat du jet, l’acquéreur devra également verser des frais de gardiennage à la société Dassault, qui a été constituée gardien de l’avion de luxe depuis le 8 juin 2020. Des frais qui s’élèvent à 828.954 euros, « somme arrêtée au 31 août 2023 » précise Pestel-Debord.