Service national universel : « Pas mal de choses à revoir avant la généralisation », confie le député Sacha Houlié

RODAGE Le député de la Vienne souligne notamment que le SNU attire « plutôt des gens issus des CSP + », ce qui n’était « pas tout à fait la cible au départ »

20 Minutes avec AFP
Un rassemblement du SNU à Hyeres-les-Palmiers.
Un rassemblement du SNU à Hyeres-les-Palmiers. — Laurent Coust / SOPA Images

Le président de la commission des lois Sacha Houlié s’est montré prudent samedi à l’égard d’une généralisation du service national universel (SNU), estimant qu’il faut d’abord « évaluer » le dispositif qui n’a pour l’heure « pas rempli tous (ses) objectifs ».

« Je pense qu’il y pas mal de choses à revoir avant la généralisation du SNU, notamment sur les modules qui sont proposés. Si c’est pour promouvoir l’engagement et le civisme c’est une bonne chose mais on n’y est pas encore », a affirmé Houlié sur France Culture.

« On n’a pas rempli tous les objectifs », dit Houlié

Le député de la Vienne souligne que le dispositif attire « plutôt des gens issus des CSP + » (les catégories socioprofessionnelles favorisées), ce qui n’était « pas tout à fait (la) cible au départ ».

« On doit se poser la question de pourquoi on n’attire pas ceux pour lesquels le dispositif était créé », à savoir plutôt « les classes populaires qu’on devait accompagner vers l’engagement ». « Il faut évaluer (le dispositif), (…) regarder si on a rempli les objectifs, on sait qu’on n’a pas rempli tous les objectifs, avant une possible généralisation. »

Les spéculations relancées cette semaine

Interviewée par le média en ligne Brut, la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse, Prisca Thévenot, a relancé mardi les spéculations sur le caractère obligatoire de ce projet promis par Emmanuel Macron en 2017 et dont les futurs contours restent flous.

« L’enjeu, c’est de faire en sorte que ce service national universel devienne un passage républicain pour toute une génération », a déclaré Thévenot, précisant vouloir tendre vers une « obligation qui sera une généralisation ».

Des propos nuancés par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mercredi. « Nous souhaitons envisager toutes les voies et moyens pour que le SNU puisse profiter à l’ensemble des générations qui sont concernées », a ajouté le ministre. « Par quelle voie, par quel moyen, pour qui, pour quand ? Ça reste encore effectivement à éclaircir mais vous connaissez notre objectif », a-t-il dit.