Visite de Charles III : Maillot du PSG, visites au pas de charge… Le récit de la deuxième journée du roi à Paris

REPORTAGE La journée a coché toutes les cases des visites royales : photos insolites, « small talk » et visites menées au pas de charge, avec quelques annonces distillées dans le programme

Mathilde Cousin
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Sous une pluie battante, Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, a offert un maillot du PSG personnalisé au roi Charles. Une rencontre qui avait été voulue par Buckingham Palace.
Sous une pluie battante, Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, a offert un maillot du PSG personnalisé au roi Charles. Une rencontre qui avait été voulue par Buckingham Palace. — Bertrand GUAY / POOL / AFP
  • Charles et Camilla ont enchaîné les visites entre la Seine-Saint-Denis et Paris, ce jeudi. Le roi a rencontré le président du PSG, qui lui a offert un maillot, et a prononcé un discours devant le Sénat.
  • Accompagnée de Brigitte Macron, Camilla s’est lancée dans quelques échanges de tennis de table, avant de se rendre à Notre-Dame avec son époux et le couple présidentiel.
  • Charles III et Emmanuel Macron ont eu un dernier échange d’environ 45 minutes ce jeudi soir à l’Elysée.

Un déplacement royal, qu’il ait lieu à Paris, dans un village écossais ou une nation caribéenne du Commonwealth, obéit à des rituels immuables. Le roi Charles et la reine Camilla devaient rencontrer des personnalités engagées pour leur communauté. Alors, leurs questions doivent être inoffensives, comme leurs remarques, et la visite doit être menée au pas de charge.

Arthur Edwards, le photographe du Sun qui suit la famille royale depuis 1977, peut surgir avec son appareil photo, tandis que le major Thompson, le garde du corps du roi, qui a affolé la presse britannique quand elle l’a découvert, doit le suivre partout vêtu de son kilt. La seconde journée francilienne du couple royal, à l’occasion de leur visite d’Etat de trois jours en France, n’a pas dérogé à ces règles.

Un peu après midi, ce jeudi, après un discours de Charles III au Sénat devant les parlementaires français où le roi a plaidé pour une nouvelle « Entente » entre Paris et Londres sur le climat, le major Thompson a ainsi fait son entrée derrière Charles III dans la salle de la Légion d’honneur, à Saint-Denis. Brigitte Macron et Camilla les ont précédés dans cette salle transformée pour l’occasion en gymnase. Des écoliers et des sportifs de la ville les attendaient sur des stands de rugby, boxe et ping-pong.

Brigitte Macron et Camilla s’essaient au tennis de table

Une étape dionysienne qui ne figurait pas dans la visite initiale au printemps, qui avait été reportée, et qui ravit le maire socialiste de la ville, Mathieu Hanotin. « Si le roi vient voir ce qu’il se passe de bien dans notre commune, cela participe au changement de l’image de la ville et cela renvoie de la fierté aux habitants », explique-t-il à 20 Minutes.

Brigitte Macron et la reine font le show pour les enfants et les caméras, échangeant quelques balles de tennis de table. Des revers et des coups droits qui ne leur vaudront pas une sélection olympique, mais qui sont filmés par les quelques caméras autorisées à les suivre dans la salle. Une foule se presse autour d’elles et de Charles, qui est parti sur un autre stand.


Vu du haut de l’estrade placée au fond de la salle, où ont été placés une quarantaine de journalistes, c’est une impression d’aréopage qui domine. Enfants, accompagnateurs, caméras et officiels, tout le monde se presse pour voir les trois invités d’honneur. Idrissa Diabira, président de l’association urban jeunesse academy, a échangé quelques mots avec le roi : « Il m’a demandé combien de temps j’ai joué au foot, et il m’a dit : “oh non, pas le PSG “, en voyant mon manteau ».

Une boutade que Charles III n’a sûrement pas répétée une trentaine de minutes plus tard, lorsqu’il a rencontré Nasser al-Khelaïfi, le président du PSG, après un rapide échange dans un café avec des jeunes de l’association Objectif emploi. Une rencontre avec le président du PSG à Saint-Denis qui avait été voulue par Buckingham Palace. Accompagné de Didier Drogba, ancien de Chelsea, ou encore de Distel Zola, ex-joueur de Monaco, pour le plus grand bonheur des quelques enfants qui avaient été autorisés à s’approcher, Nasser al-Khelaïfi a offert au roi un maillot flanqué au nom de celui-ci, sous la pluie qui est tombée sans discontinuer toute la matinée.

Le small talk, cet art si poli et britannique de la conversation, le roi en a également fait usage avec Distel Zola, convié en tant que fondateur de l’association Banazola Foundation, qui a son siège dans la ville : « Il m’a demandé où je jouais, il a dit qu’il était content d’être ici ». L'ancien joueur de Monaco avait dû garder le secret sur cette visite, confie-t-il à 20 Minutes : « L’équipe de l’ambassade était en contact avec nous depuis trois semaines, c’était confidentiel ». Cette visite aux enfants et la rencontre avec le président du PSG ne figuraient pas dans le programme officiel de la visite communiqué à la presse. Même les journalistes présents sur place ce matin n’ont été mis au courant qu’au dernier moment.

Arthur Edwards, le photographe du Sun, était-il dans la confidence ? Quoi qu’il en soit, il faisait partie des rares journalistes autorisés à accompagner le couple royal et le couple présidentiel sur le parvis de Notre-Dame, en début d’après-midi. Après un passage aux marchés aux fleurs pour Charles et Camilla, les deux couples, accompagnés d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, ont rencontré des pompiers qui ont combattu l’incendie de Notre-Dame, ainsi que des sculpteurs travaillant à la restauration des gargouilles. Un programme réglé au millimètre comme la longueur des costumes de Charles, égayé par les saluts aux deux couples des ouvriers perchés sur la balustrade de la cathédrale. Soudain, des « bouh Macron » se font entendre. Ce sont des soignants de l’Hôtel-Dieu, qui longe la cathédrale. La porte se referme aussi vite qu’elle s’était ouverte. La presse est là encore tenue à bonne distance, sur une estrade au milieu du parvis de Notre-Dame.

Une rencontre avec Bernard Arnault

Précédé du major Thompson, le roi part ensuite en direction du muséum d’histoire naturelle avec le président de la république. L’occasion pour l’Elysée d’annoncer une série d’investissements privés à hauteur de plusieurs millions d’euros en faveur du climat.

Charles III a-t-il également discuté gros sous avec Bernard Arnault ? Les deux hommes, qui avaient déjà pris part mercredi au dîner d’Etat à Versailles, devaient se rencontrer ce jeudi à 17h30, selon une information de RTL.

Ce déplacement parisien n’aurait pas été complet sans le dévoilement d’une plaque, longue tradition royale. Les Français en ayant fait grâce au roi, c’est l’ambassade du Royaume-Uni qui s’y est collée ce jeudi après-midi.

La seconde journée parisienne de Charles II se conclut à l’Elysée, avec un ultime entretien avec Emmanuel Macron, le second en deux jours. Après avoir accueilli Charles et Camilla, des membres de la garde républicaine ne résistent pas à l’envie de photographier la Bentley royale, rutilante, qui attend dans la cour du palais présidentiel. Sur une longue poignée de mains avec Emmanuel Macron et une bise avec Brigitte Macron, Charles et Camilla quittent l’Elysée à 19h45. Le major Thompson les suit, accompagné de personnel de Buckingham Palace. Charles et Emmanuel Macron n’auront pas prononcé un mot sur le contenu de l’entretien. Ce vendredi, le couple royal prend la direction de Bordeaux, avant de rentrer au Royaume-Uni dans la soirée.