Pape François à Marseille : Sans « la sono de Beyoncé », mais « motivée » comme jamais, la chorale va mettre le feu
LITURGIE Plus de 800 choristes vont prendre place dans le virage nord ce samedi pour animer la messe du pape François au Vélodrome
- Le pape François est arrivé à Marseille vendredi, , où il prononcera samedi le discours de clôture des Rencontres méditerranéennes, après s’être entretenu avec Emmanuel Macron.
- Le souverain pontife célèbre ce samedi après-midi une messe dans le stade Vélodrome.
- Plus de 800 choristes l’accompagneront, sous les yeux de près de 55.000 fidèles qui assisteront à la célébration.
« Quand le virage se met à chanter, c’est tout le stade qui va s’enflammer », se plaisent à scander les supporteurs du Vélodrome lors des matchs de l’OM. Mais ce samedi, ce ne sont pas pour les Aubameyang, Vitinha et autres Rongier que chantera le virage nord, mais pour le pape François et ses quelque 55.000 fidèles réunis dans le stade de Marseille pour une grande messe.
Et parmi ceux qui donneront la voix, il y aura 800 choristes venus d’une trentaine de paroisses de France et pour les deux tiers de la région. Pour avoir le droit de chanter, ils ont dû se plier à un processus de sélection drastique : « En février nous avons reçu la proposition du diocèse de participer à la chorale », rembobine Yves Bergé, leader de la chorale d’Allauch, village collé à Marseille. « Il y a eu plus de 1.600 candidatures dans toute la France, et il a fallu organiser une sélection qui s’est faite sur le morceau Nous qui dans ce mystère. Et on a été ému lorsqu’on a appris qu’on était retenus, et aussi pour la messe du dimanche à la Major qui sera diffusée sur France 2 ! ».
Pour l’heure, c’est l’excitation qui domine. « Tout cet été, pendant les répétitions, on a été motivés et excités par la perspective de la messe », raconte Audrey Bouzon, une jeune maman de 36 ans. Mais certains avouent que la pression commence à monter à mesure que la date se rapproche. « Vendredi soir, on a répété à 800 et oui, le trac arrive un peu, c’est normal ».
Des chants en anglais et en latin
Une « générale », à l’église Saint-Michel d’Archange dans le 5e arrondissement, sous l’œil avisé de Rémy Littolff, le chef d’orchestre. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué d’enfiler son maillot de l’OM pour diriger ses troupes. Mais, aussi sous le regard attentif de frère Antoine, un jeune prêtre à qui le diocèse a confié la mission de l’organisation de cette chorale. « Au début on était partis sur une petite chorale de 50 personnes… ». Avec l’engouement, les voilà désormais plus de 800. « Les chants préparent les rites et la musique sacrée à deux rôles », explique l’ecclésiastique. « Le premier est de faire l’unité des cœurs et des personnes. Et le second est d’ouvrir les cœurs aux messages. En quelque sorte, la musique remplit une double fonction, horizontale entre les personnes, et verticale pour que le message descende », poursuit frère Antoine.
Les choristes ont également dû apprendre et travailler de nouveau chants : « Nous allons chanter 19 morceaux, et deux, trois mis à part, nous n’avions jamais chanté les autres ». Parmi eux, cinq compositions réalisées par Grégoire Rolland, l’organiste qui sera aux pédales dans le Vélodrome. Trois chants seront aussi en latin et le dernier, le célébrissime Le Messie composé par Georg Friedrich Haendel en 1741 à la cour du roi d’Angleterre George I.
Disposés derrière le pape dans le virage nord, les 800 choristes sont répartis en quatre groupes, selon le ton de leur voix : les ténors, les alti, les sopranos et les basses. Yves Bergé dirigera le chœur des basses : « Mon angoisse, elle, est de savoir comment on sera sonorisé ! On n’a pas la sono Beyoncé ! ». En plus de Grégoire Rolland à l’orgue, un orchestre de cuivres et de percussions accompagnera les 800 chanteurs.
Ils seront un peu plus de 50.000, ce samedi au stade vélodrome à ouvrir leurs cœurs pour cette messe qui s’annonce historique.