Antivol de moto, traceur GPS et bicyclette pourrie... Vos astuces contre les vols de vélos

VOTRE VIE VOTRE AVIS « 20 Minutes » a demandé aux cyclistes quelles étaient leurs méthodes pour éviter de se faire piquer leurs vélos

Nicolas Bonzom
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Dans les jardins de la cité universitaire Triolet, à Montpellier, lors d'une location gratuite, organisée par le Crous, de vélos abandonnés.
Dans les jardins de la cité universitaire Triolet, à Montpellier, lors d'une location gratuite, organisée par le Crous, de vélos abandonnés. — N. Bonzom / Maxele Presse
  • 20 Minutes a demandé à ses lecteurs cyclistes d’expliquer quelles étaient leurs astuces et leurs méthodes pour éviter de se faire voler sans cesse leurs vélos.
  • Car en France, les vols de bicyclettes sont un fléau : entre 350.000 et 580.000 vélos disparaissent chaque année, en France, selon une étude parue en 2022.
  • Pour les cyclistes, il faut, évidemment, investir dans des antivols solides. Certains lecteurs utilisent même des traceurs GPS, ou des antivols de motos.
  • Pour d’autres adeptes du vélo, il y a une autre astuce presque imparable contre les vols : rouler avec une bicyclette pourrie, pour éviter de tenter les voleurs.

Rares sont les cyclistes qui ne se sont jamais fait voler leur vélo. Selon une étude dévoilée l’année dernière par plusieurs structures, dont la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), entre 350.000 et 580.000 vélos disparaissent chaque année, en France. Ce serait même, selon l’enquête, un frein majeur au développement de cette mobilité douce. Certaines victimes, atterrées après un ou plusieurs vols de leur bicyclette, décident même parfois, à contrecœur, de lâcher la pédale.

À l’occasion de Tous à vélo, dimanche, à Montpellier (Hérault), un événement imaginé pour promouvoir la pratique, 20 Minutes a demandé aux cyclistes leurs astuces, pour éviter de se faire piquer leur biclou. Et pour bon nombre d’entre eux, il n’y a pas de secret : il faut investir dans du bon matériel contre les vols. Jean prône « un double antivol » et même « une alarme sonore », pour éloigner les brigands. Et surtout, mettre un antivol même lorsque l’on s’absente pour une course rapide, « à la boulangerie », par exemple, note un internaute. Un « traceur GPS », propose même un autre.

Retirer la batterie des vélos électriques, « ça devient moins rentable à voler »

Matthieu, lui, préconise même un « antivol de moto », un peu plus solide encore que les antivols conseillés pour les bicyclettes. Et il conseille vivement d’opter pour un marquage du vélo, en apposant sur le cadre un numéro d’identification permettant de retrouver son légitime propriétaire. Un autre internaute, lui, a pris les devants pour éviter qu’on ne lui vole sa selle. Car oui, il lui est arrivé qu’on lui chipe uniquement sa selle. « Trop facile à enlever », soupire-t-il. « Alors, j’ai mis de la glue dans le trou de la vis, pour éviter un nouveau vol ! » Un autre lecteur, lui, invite les propriétaires de vélos électriques à retirer la batterie de leur bécane. « Ça devient beaucoup moins rentable à voler », assure-t-il, précisant que le voleur devra acheter une batterie à plusieurs centaines d’euros.

Quant à Clément, il n’abandonne jamais son vélo sans un antivol en U, plus solide que ceux en spirale, trop simples à couper. Ce cycliste a même installé deux « écrous antivols », pour « sécuriser les deux-roues et la selle ». « Et je me gare à un endroit où il y a d’autres vélos, car statistiquement, il y en aura bien un avec un antivol plus tentant que le mien ! Je laisse aussi volontairement la guidoline [le ruban placé autour du guidon] pendouiller, au lieu de refaire un truc propre afin que le vélo paraisse pourri ! »

« Pour aller au travail, je prends le vélo de mon arrière-grand-mère ! »

« Rouler pourri » est un conseil qui revient malheureusement souvent, chez les cyclistes. Pour éviter de tenter les voleurs, ces malins se déplacent au guidon… d’une « rougne ». « Je circule avec mon vieux vélo de 1990, il est léger et il est super, raconte Dominique. Au fil du temps, on m’a piqué les phares et la dynamo, et la selle s’est abîmée, mais je m’en fous, car ainsi, il semble n’intéresser personne. » Dominique ne laisse toutefois jamais son antiquité dormir la nuit dans la rue, et la rentre dans son local à vélos, en l’attachant fermement. Christine confie n’avoir malheureusement jamais retrouvé les bicyclettes qu’on lui a volées. Alors aujourd’hui, elle a « une méthode imparable » pour ne plus se faire piquer son vélo : « le rendre le moins désirable possible ». Elle roule donc avec « un bon vieux vélo d’occasion, solide, qui ne paie vraiment pas de mine, et attaché avec un U. Il y aura toujours un vélo plus attractif à voler pas loin… », dit-elle. Un autre lecteur a la même astuce. « Pour éviter de me faire voler mon super vélo, je le laisse chez moi, et pour aller au travail, je prends la bicyclette qui appartenait… à mon arrière-grand-mère ! »

Pour d’autres, il y a un moyen absolument imparable pour qu’un vélo ne disparaisse jamais : ne jamais le quitter des yeux ! « Mon vélo ne reste jamais dehors, et il est accroché au mur chez moi, explique Fabien. Et je le rentre, sur mon lieu de travail. » Aurélien, lui, a opté pour un vélo pliable. « Et j’ai décidé de ne pas acheter d’antivol, afin de m’imposer à le garder en sécurité, raconte-t-il. Au travail, je le range sous mon bureau. Il trouve également sa place dans un coin, sous une table, dans les bars et dans les restaurants, ou dans un vestiaire, chez les commerçants bienveillants. C’est plus compliqué au théâtre et au cinéma. Alors, je prends les transports en commun. »

Une assurance pour transformer les vols en simple « nuisance »

Un autre lecteur, lui, conseille vivement de prendre une assurance couvrant les vols de bicyclettes. « Ma compagne s’est fait voler la batterie de son vélo électrique, la seule fois où elle a oublié de la prendre, d’ailleurs, raconte-t-il. Le bilan, entre la nouvelle batterie et les réparations : 900 euros. Le bilan avec une assurance : 80 euros. » Pour lui, une assurance a l’avantage de transformer une catastrophe en simple « nuisance ».

Certains cyclistes, enfin, ont une âme de détective. Ils n’hésitent pas, quand ils sont confrontés au vol de leur bicyclette, de mener leur petite enquête, pour tenter de la retrouver. « Mon mari s’était fait voler son vélo sur un stade, et heureusement pour nous, notre voisin avait vu les voleurs et nous a dit qu’ils étaient internes dans un collège. On y est allé. Et j’ai pu remettre la main sur le vélo ! » D’ailleurs, dans plusieurs villes de France, et notamment à Montpellier, où les vols de vélos sont un sport national, des groupes Facebook existent, pour tenter d’aider les cyclistes à retrouver leurs bicyclettes. Les membres signalent, notamment, les vélos désossés ou abandonnés dans les rues ou pointent les ventes un peu louches sur Internet ou sur les marchés du coin.

Vélocité organise « Tous à vélo », dimanche, à Montpellier, une grande parade à vélo. Rendez-vous à 15 heures sur la place du Millénaire, dans le quartier Antigone.