« 88 demandes pour un logement »… Rennes, Bordeaux et Nantes en crise de l’habitat étudiant
Pénurie D’après une étude menée par la société Ouiker, la tension sur les logements a presque doublé dans les plus grandes métropoles françaises
Ils sont débordés, assaillis de demandes. Si bien que les propriétaires de petits logements préfèrent ne plus poster d’annonce sur les sites de type Leboncoin pour trouver leur locataire. Dans un contexte d’extrême tension, le seul bouche à oreille suffit pour attirer plusieurs étudiants sur un même logement. Déjà tendu en 2022, le marché locatif des petites surfaces de type T1 ou T2 a littéralement explosé pour cette rentrée 2023.
Les raisons sont multiples mais s’articulent autour d’un déséquilibre de l’offre et de la demande qui s’accentue : les grandes villes françaises attirent de plus en plus d’étudiants mais le stock de logements a largement diminué, notamment sous l’effet de l’interdiction à venir de louer des appartements classés E, F et G sur leur diagnostic de performance énergétique (DPE). Plutôt que de louer ou de mettre leur bien aux normes, bon nombre de propriétaires ont préféré vendre ou proposer leur appart sur les plateformes de courte durée comme Airbnb, dont le catalogue continue de s’étendre.
Une tension en hausse de plus de 60 %
D’après une étude menée par l’entreprise Ouiker, c’est à Rennes que la demande est la plus forte, avec 88 demandes pour un T1, soit 63 % de plus qu’en 2021. La société spécialisée dans l’investissement locatif s’est appuyée sur le nombre de contacts moyens par publication sur les plateformes comme Leboncoin pour dresser son classement. Derrière la capitale bretonne, on trouve Bordeaux (88 demandes, à +57 %), Nantes (86, +56 %) et Lyon (85, +60 %). La capitale des Gaules est en revanche celle où la tension est la plus forte pour les logements de type T2. Si la méthodologie n’a rien de scientifique, elle dénote d’une situation très compliquée à gérer pour les étudiants et leur famille, qui doivent débourser en moyenne 590 euros à Rennes pour un T1 et jusqu’à 650 euros à Lyon et Bordeaux.
A Rennes, le Crous a fait savoir qu’il avait reçu quatre demandes pour un logement cette rentrée, contre trois demandes pour un logement l’an dernier. Une situation dramatique qui a poussé le président de l’université de Rennes à encourager les habitants à proposer leurs chambres vacantes à la location ou à la colocation pour tenter de trouver un toit aux 72.000 étudiants présents.